Synthèse de presse

Sébastien Lecornu annonce mobiliser pour l’Ukraine, « grâce aux intérêts des avoirs russes gelés, une nouvelle enveloppe de 195 M€ qui permettra de livrer des obus de 155 mm ainsi que des bombes planantes AASM qui arment les Mirage 2000 ukrainiens », précise-t-il. L’effort de défense français, « si l'on veut reconquérir nos capacités de manœuvre dans la durée tout en répondant souverainement aux enjeux posés par les nouvelles technologies », implique « un horizon autour de 100 Md€ par an », ce qui « constituerait le poids de forme idéal pour les armées françaises ». En matière de montée en cadence, « au regard des succès à l'exportation et de nos propres besoins potentiels pour la période à venir, nous allons travailler avec les équipes de Dassault Aviation* pour nous donner l'objectif de livrer 4 à 5 Rafale par mois à partir de 2026 », détaille le ministre, qui indique aussi vouloir multiplier par 2, entre 2024 et 2026, les cadences de production des bombes planantes AASM. « Safran* a encore des capacités de production qui ne sont pas complètement à saturation. Nous pouvons donc passer des commandes en plus. En outre, la cadence de production du missile antichar MBDA* [Akeron MP], dont les délais de production ont déjà été divisés par deux, va être multipliée par deux l'année prochaine ». Des partenariats industriels sont de plus en train de se constituer entre des entreprises de défense, comme Thales* ou EOS, notamment.

La Tribune Dimanche du 9 mars 2025

Jean-Michel Jacques, député du Morbihan et président de la commission de la Défense nationale et des Forces armées, souligne que face aux bouleversements géostratégiques en cours, « les Européens doivent avoir conscience que leur défense est uniquement de leur responsabilité ». Afin de mieux développer « l'Europe de la défense, dans laquelle la France a un rôle moteur depuis 2017 », il préconise le renforcement de la base industrielle et technologique de défense européenne, et surtout une préférence européenne certaine en matière d'acquisition d'équipements militaires. « Nous devons avoir un véritable retour sur investissement de nos dépenses en matière de défense et faire bénéficier nos territoires des retombées des budgets de défense européens. N'oublions pas qu'un euro investi dans notre défense crée deux euros de richesse à moyen terme », insiste-t-il. Des investissements massifs dans des domaines stratégiques tels que le quantique, l'intelligence artificielle, les fonds marins ou le spatial sont aussi, à ses yeux, indispensables.

La Tribune du 10 mars 2025

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a relevé dimanche sur BFMTV l'existence d'un « débat » sur l'exclusion des industries de défense de certains produits d'épargne durable, au moment où l'Europe entend se réarmer. « Au nom des principes de la responsabilité sociale des entreprises, un certain nombre d'acteurs financiers ont (...) exclu les industries de défense de (leurs) produits d'épargne », dans le cadre notamment de la directive européenne sur la taxonomie, déplore-t-elle, notant une prise de conscience en Europe et en France « pour savoir si on ne devrait pas supprimer ces exclusions ». Le PDG de Dassault Aviation*, Eric Trappier, a plaidé lui aussi la semaine dernière pour que « l'argent européen » consacré à la défense aille « à 100% à l'industrie européenne ». Le Premier ministre, François Bayrou, interrogé vendredi sur Europe 1, avait par ailleurs indiqué qu’un emprunt national sous la forme d’un livret d’épargne serait une « possibilité » pour augmenter les dépenses militaires sans aggraver le déficit public.

BFMTV du 9 mars 2025

Michael Schöllhorn, directeur général d'Airbus Defence and Space*, a déclaré dans une interview au quotidien régional Augsburger Allgemeine, vendredi 7 mars : « Si on utilise la hausse des dépenses de défense pour continuer à acheter des produits standards aux États-Unis, nous renforçons notre dépendance vis-à-vis des autres pays ». Tout en saluant les annonces « logiques et absolument nécessaires » du prochain exécutif allemand dirigé par Friedrich Merz, il plaide pour « la nécessité de renforcer la souveraineté de l'Europe » en matière d'armement. « L'Allemagne, en particulier, doit prendre conscience que l'Europe est menacée et trop faible économiquement et militairement dans cette nouvelle ère de l'histoire (...). Investir dans la défense, c'est aussi investir dans notre économie et notre société », a poursuivi Michael Schöllhorn.

La Tribune du 10 mars 2025

Lors d’une conférence de presse organisée dimanche, consacrée aux 100 premiers jours de son 2nd mandat, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est félicitée du soutien accordé jeudi dernier par les chefs d' État et de gouvernement au plan « Réarmer l'Europe », qui doit permettre de mobiliser jusqu'à 800 Md€ pour la défense européenne. « C'est historique. Cela peut être la base d'une Union européenne de la défense », a-t-elle insisté. La Commission doit adopter dans une dizaine de jours un livre blanc détaillant les nouvelles menaces qui pèsent sur l'Europe et les moyens de financer l'essor et la consolidation de l'industrie de défense européenne. Pour la présidente de la Commission, les investissements dans les équipements militaires contribueront à la compétitivité européenne, en stimulant d'autres importantes industries.

Les Échos du 10 mars 2025

Le programme Akeron-LP, missile tactique à longue portée, connaît une accélération récente, avec une série de tirs de développement et une qualification visée en 2026. Le programme, géré par la DGA pour le compte de l'OCCAR, est confié à MBDA dans le cadre du programme MAST-F. L'Akeron-LP avait été retenu pour l'Eurodrone en 2022. Il pourrait trouver d’autres débouchés, pour la défense française, mais aussi à l’export.

Air&Cosmos du 10 mars 2025

Après le rachat en juillet 2024 d'Air Action Environnement, Sabena technics* entend se positionner sur le marché de la surveillance aérienne. Le groupe vise à multiplier par3 son chiffre d'affaires actuel.

Air&Cosmos du 10 mars 2025