Synthèse de presse

Le dernier vol d'Ariane 5, dont le décollage était prévu ce vendredi 16 juin au soir depuis le Centre Spatial Guyanais, a été reporté à une date non précisée en raison d'une anomalie, a prévenu Arianespace. « Il est apparu qu'il existe un risque de redondance d'une fonction critique sur Ariane 5. Conformément aux exigences de sécurité, Arianespace a décidé de reporter le déploiement du lanceur », a expliqué la société dans un tweet. « Des analyses sont en cours pour déterminer une nouvelle date de lancement », a ajouté Arianespace. Ce 117ème vol de la fusée européenne, qui fait ses adieux après 27 ans de services, doit placer en orbite un satellite de communications militaires français (Syracuse 4B) et un satellite expérimental allemand. Les Echos consacrent un dossier, ce 16 juin, à l’héritage « considérable » d’Ariane 5.

Les Echos et Ensemble de la presse du 16 juin

Dans un entretien au Figaro, Stéphane Israël, président exécutif d’Arianespace, tire le bilan de la carrière du lanceur Ariane 5 et appelle les Européens à rester soudés autour d’Ariane 6. La 117ème et dernière mission d’Ariane 5, pour laquelle une nouvelle date de lancement devrait être prochainement annoncée, « est emblématique à plusieurs titres. Ariane 5 doit déployer deux satellites de télécommunications sécurisées militaires - Syracuse 4B et Heinrich Hertz - pour le compte de la France et de l’Allemagne, les deux contributeurs au programme Ariane. C’est un très beau symbole, à la fois concernant le rôle majeur joué par ces deux pays dans Ariane et le rôle de l’espace pour répondre aux besoins des armées », souligne Stéphane Israël, qui revient sur plusieurs missions effectuées par le lanceur, notamment les derniers lancements scientifiques. « On se souvient de Juice, destiné à étudier les lunes glacées de Jupiter, et, surtout, le déploiement du télescope spatial James Webb, le 25 décembre 2022. Cette mission historique, qui marquera durablement les esprits, a démontré l’excellence de la filière Ariane ». En ce qui concerne Ariane 6, « nous entrons dans la phase des essais combinés entre le lanceur et son nouveau pas de tir en Guyane. Un troisième essai à feu du moteur Vinci, en Allemagne, est prévu cet été. Le calendrier du premier tir ne pourra être précisé par l’Agence spatiale européenne (ESA), ArianeGroup et le CNES qu’en septembre ». Stéphane Israël rappelle qu’Ariane 6 est « bien accueillie par le marché. Nous avons déjà signé 28 contrats de lancements, dont 21 commerciaux parmi lesquels 18 achetés par Amazon pour déployer la constellation Kuiper, et 7 institutionnels. C’est un succès commercial. Et Ariane 6 est évidemment candidate pour déployer la future constellation européenne Iris2 ». Le Figaro consacre également un article à la « dernière ligne droite » de la construction d’Ariane 6, dont le corps principal est en fin d’assemblage dans la nouvelle usine d’ArianeGroup, aux Mureaux, en région parisienne.

Le Figaro du 16 juin

La startup Prométhée a signé avec Hemeria un contrat portant sur la fourniture du premier satellite pour sa constellation Japetus, puis de 20 autres satellites. Le premier satellite devrait être livré par Hemeria fin 2025. Avec la signature de ce contrat, Prométhée va devenir « le premier opérateur européen capable de délivrer des données et des services alliant quasi-temps réel et hyperréactivité », indique la startup. Soutenu par le CNES, le ministère de l'Économie et des Finances (dans le cadre du plan France Relance) et par l'Union Européenne (NextGenerationEU), cette nouvelle constellation entend répondre aux défis croissants liés au dérèglement climatique ainsi qu'aux nouveaux enjeux de la défense et de la sécurité. Les satellites fournis par Hemeria, d'environ 50 kg, basés sur la nouvelle plateforme HP-EOS, « apportent une agilité et une précision de pointage permettant des prises d'images de très grande qualité », est-il précisé. Ils seront équipés de caméras multispectrales de très haute-résolution fabriquées par Safran. Par ailleurs, l'intelligence artificielle est au cœur du projet, en particulier à bord des satellites, pour optimiser la réactivité dans les décisions et la performance globale du système.

La Tribune du 16 juin

La PME toulousaine Comat vient de lancer la construction d’une nouvelle usine dédiée à la production d'équipements pour les petits satellites. La construction du bâtiment (d’une surface de 1 500 m², dont 700 m² de salles blanches) s'inscrit dans un projet industriel d'investissements plus large, à hauteur de 8 M€. « Cette usine dédiée au NewSpace comprendra toutes les facilités d'intégration, de test et surtout de travail collaboratif. Nous avons l'habitude de faire du coworking sur le développement et l'innovation. L'idée, c'est de l'appliquer sur la partie industrialisation, c'est-à-dire que des startups pourront venir produire en série des équipements NewSpace dans notre usine », explique Ludovic Daudois, directeur général de Comat, cité par La Tribune. Comat est entrée au capital des startups Latitude (micro-lanceurs) et Prométhée ; elle a livré en début d'année le premier modèle de vol de l'antenne déployable qui sera embarquée sur la constellation Kinéis. L’entreprise compte passer de 13 M€ de chiffre d'affaires en 2022 à 20 M€ dès 2025, précise La Tribune.

La Tribune du 16 juin

Philippe Baptiste, président du CNES, s’exprime dans La Tribune. A quelques jours de l’ouverture du Salon du Bourget, il met en avant la force des synergies entre acteurs militaires, industriels et l’agence spatiale française. « Le besoin de développer des satellites spécifiques de très haute technologie restera probablement un des grands piliers du spatial de défense », souligne-t-il notamment. « Le CNES, avec sa double compétence d'agence et de centre technique, bénéficie d'une place privilégiée au carrefour entre utilisateurs, industrie et laboratoires scientifiques. Cette position lui permet de répondre au mieux aux besoins de la défense, tout en consolidant la filière industrielle spatiale française », se félicite-t-il.

La Tribune du 16 juin