Synthèse de presse

L’Agence européenne sur la sécurité aérienne (EASA) a mis en ligne le 31 août son rapport 2022 sur la sécurité aérienne et parle d’un « système européen globalement sûr » l’année dernière, alors que les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 ont continué d’impacter l’industrie. Le rapport souligne qu’il n’y a eu aucun accident mortel en Europe en 2021 en ce qui concerne l’aviation commerciale, comme c’est le cas depuis 2016. Le nombre d’accidents non mortels et d’incidents graves en 2021 a augmenté en comparaison avec l’année précédente, les incidents graves restant en deçà des niveaux des années 2011 à 2019, alors que les accidents non mortels ont atteint ou dépassé les niveaux des années 2017, 2018 et 2020. Ces chiffres doivent être considérés dans le contexte de la pandémie, quand le trafic aérien en 2021 était d’environ 57% du niveau de trafic 2019. L’EASA souligne « la nécessité d’une vigilance continue dans la maîtrise des risques de sécurité et l’importance des initiatives de sécurité dans le cadre du Plan européen pour la sécurité aérienne (APES) ». Les principaux domaines à risque pour les opérations aériennes commerciales restent « les collisions en vol, les sorties de piste et les collisions sur piste ». Ce sont essentiellement les vols de fret qui ont plus que doublé le nombre d’accidents et les incidents graves par rapport à la moyenne décennale, alors que les vols passagers étaient toujours fortement impactés par la pandémie l’année dernière.

Air Journal du 2 septembre

La compagnie Iberia Regional Air Nostrum, fondée en 1994 et basée à Valence, qui opère sur 53 aéroports européens, notamment en Espagne, où elle est le leader des vols nationaux avec 350 vols quotidiens environ, a signé un contrat avec l’entreprise britannique Hybrid Air Vehicles (HAV) pour être la 1ère à utiliser l’Airlander 10, un dirigeable innovant qui fonctionne à l’hélium. L’accord de 600 M$ prévoit une mise en service du dirigeable dès 2026. Selon les données de l’entreprise HAV, il pourra voler 5 jours au maximum, avec 10 tonnes de charges utiles, à une altitude de 20 000 pieds et à une portée maximale de 4 000 milles marins. En configuration de base, l’Airlander 10 possède 4 moteurs à combustion. HAV développe actuellement des moteurs électriques afin de pouvoir livrer l’Airlander hybride-électrique dès 2025, ce qui permettrait alors de réduire les émissions de 90% tout en conservant une flexibilité opérationnelle en service. D’ici 2030, les Airlander 10 devraient être tout électrique pour parvenir à zéro émission de carbone. Le dirigeable pourra accueillir 100 personnes (passagers + membres d’équipage) à son bord. 1 800 personnes devraient être embauchées au Royaume-Uni pour démarrer la production des futurs dirigeables « de ligne » de la compagnie espagnole.

Neozone du 2 septembre

La compagnie aérienne HOP!, filiale régionale du Groupe Air France, a annoncé le 31 août la décision de son Conseil d’administration de nommer Olivier Mazzucchelli au poste de Président à compter de ce vendredi. Il était jusqu’ici Directeur Général des Opérations de HOP!, une fonction « fusionnée à celle de Président dans le cadre de la simplification de l’organisation de la compagnie ». Il conserve à ce titre son rôle de Dirigeant Responsable et rejoint le Comité Exécutif d’Air France. Olivier Mazzucchelli remplace Pierre-Olivier Bandet, qui occupait depuis juillet 2019 le poste de Président de HOP! et qui « prendra prochainement de nouvelles fonctions au sein du groupe ».

Ensemble de la presse du 2 septembre

Les forces armées autrichiennes ont publié mercredi une vidéo montrant l’arrivée du Y-20, qui participera au prochain spectacle aérien Airpower22, après que porte-parole de l’armée de l’Air chinoise a annoncé lundi que l’avion volerait en Europe et participerait pour la 1ère fois à un spectacle aérien international. L’Airpower22 doit débuter ce vendredi 2 septembre et durer 2 jours. Environ 200 avions de 20 pays participeront au salon, selon les organisateurs de l’événement. La participation du Y-20 intervient après que plusieurs Y-20 se sont envolés pour la Serbie en avril pour livrer des missiles de Défense aérienne. Le Y-20 a fait de fréquentes apparitions sur la scène mondiale, et il est devenu la dernière « carte de visite » de la Chine, qui aimerait l’exporter et le rendre plus compétitif sur le marché international que ses homologues russes et américains, l’Il-76 et le C-17.

Chine Direct du 2 septembre

Des soldats taïwanais stationnés sur un minuscule îlot au large de la Chine continentale ont abattu jeudi 1er septembre un « drone civil non identifié » après que celui-ci a pénétré une zone d'accès restreint, a indiqué l'armée de Taipei. « Les troupes stationnées ont suivi les procédures pour avertir le drone, mais sans succès. Le drone a été abattu dans un tir défensif », a déclaré le ministre de la Défense dans un bref communiqué. L'appareil est entré dans une « zone d'accès restreint » au-dessus de l'îlot du Lion, un minuscule territoire situé entre la Chine continentale et les îles taïwanaises de Kinmen. C'est la 1ère fois que les forces taïwanaises abattent un drone, à un moment où les tensions entre Pékin et Taipei sont à leur plus haut niveau depuis des décennies.

Ensemble de la presse du 2 septembre

Olaf Scholz, le chancelier allemand, a prononcé à Prague un discours portant sur ses ambitions européennes dans le domaine de l’armement, qui ne contribue pas à rapprocher les positions entre l'Allemagne et la France. Le chancelier appelle à une rationalisation des acquisitions d'armement en Europe. « Nous avons besoin d'une meilleure synergie en Europe en ce qui concerne nos capacités de défense. Nous devons renforcer notre interopérabilité », a-t-il expliqué. Les outils de cette rationalisation existent pourtant déjà comme l'Agence européenne de défense (AED), le Fonds de défense (FED), et surtout l'OCCAr (Organisation conjointe de coopération en matière d'armement). Mais le chancelier allemand souhaite également aller plus loin dans la coordination de la politique de Défense des États membres. « Nous avons besoin d'un Conseil des ministres de la Défense » pour développer et mettre en œuvre « une coordination encore plus étroite au niveau européen ». Olaf Scholz demande notamment aux pays membres de l'UE de « revoir toutes nos réglementations nationales, notamment celles qui concernent l'utilisation et l'exportation de systèmes fabriqués en partenariat ». Cette proposition est une arme contre les pays qui exportent en leur âme et conscience des équipements militaires à l'international, dont la France. Par ailleurs, aucun des programmes lancés en coopération avec la France comme le char du futur (MGCS) ou encore le SCAF (système de combat aérien du futur), programme dans lequel s’est également engagée l'Espagne, n’a été cité dans son discours. L’Allemagne a prévu, grâce à son fonds spécial doté de 100 Md€, de réarmer la Bundeswehr en achetant des équipements sur étagère, notamment américains très coûteux : 35 F-35 (8,4 Md$), 60 hélicoptères CH-53 (5,6 Md€), jusqu'à 8 avions de patrouille maritime P-8, modernisation du système antimissiles Patriot.

La Tribune du 1er septembre

Aviation Week consacre un article aux différents scénarios de décarbonation de l’aviation et notamment au franchissement en octobre 2021 par les compagnies aériennes membres de l'Association internationale du transport aérien (IATA) d’une étape historique en s'engageant à décarboner l'aviation d'ici à 2050. La disponibilité du carburant aviation durable (SAF) est devenue essentielle pour décarboniser le secteur. Les scénarios varient, mais une chose est claire : le SAF représentera la plus grande part de la solution identifiée pour atteindre le zéro net. Le carburant est déjà utilisé depuis plusieurs années et plus de 450 000 vols alimentés par une combinaison de SAF et de carburant conventionnel ont déjà eu lieu. Sa capacité mondiale passera d'une poignée d'installations en service en 2022 à près de 100 en 2025 et devrait atteindre plusieurs centaines en 2030. Environ 80 000 tonnes de SAF (100 millions de litres) ont été produites et utilisées en 2021, et d'ici 2030, il est raisonnable de prévoir qu'environ 24 millions de tonnes de SAF pourront être mises à disposition. Pour y parvenir, l'IATA collaborera avec l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI), les gouvernements et d'autres parties prenantes afin de s'assurer qu'une quantité suffisante de SAF sera produite par les bioraffineries du monde entier. Atteindre une production de 30 milliards de litres de SAF serait un point de basculement, indiquerait clairement au marché que le SAF joue le rôle qu'il est censé jouer à long terme dans la décarbonation de l'aviation et encouragerait les investissements pour augmenter la production et faire baisser son prix. L'atteinte d'émissions nettes nulles d'ici 2050 exigera une transition énergétique complète, mais cette transition ne pourra jamais être englobée dans un seul et unique scénario. Alors que la transition nécessitera environ 450 milliards de litres de SAF, toutes filières confondues.

Aviation Week du 2 septembre