Synthèse de presse

A la veille d’un sommet européen sur l’Ukraine et la défense, le chef de l’État s’est adressé mercredi soir à la nation dans une allocution. Emmanuel Macron a voulu mobiliser l’attention de l’opinion publique sur « la menace russe » qui « ne semble pas connaître de frontières ». La Russie continue de se réarmer, dépensant plus de 40 % de son budget à cette fin. « Il nous faut hausser notre position de défense et cela pour la paix-même, pour dissuader », a déclaré le président français. Des financements seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions et des équipements parmi les plus innovants. « J'ai demandé au Gouvernement d'être mobilisé pour que, d'une part, cela renforce nos armées le plus rapidement possible et d'autre part, que cela accélère la réindustrialisation dans toutes nos régions. Je réunirai, avec les ministres compétents, les industriels du secteur dans les prochains jours. L’Europe de la défense devient donc une réalité », a-t-il ajouté. La France a un « statut particulier », en raison d'une armée la plus importante d'Europe et de la dissuasion nucléaire. Après avoir doublé le budget des Armées en 10 ans, Emmanuel Macron a annoncé de nouveaux investissements, ce qui nécessitera de « nouveaux choix budgétaires ».

Ensemble de la presse du 6 mars 2025

La perspective d’une augmentation des budgets de la défense dope les prévisions des industriels européens de l’armement. Le carnet de commandes de Thales* est à un niveau historique et l’action en Bourse au plus haut. Idem du côté de Safran* et Dassault Aviation*. Mais aller encore plus loin suppose de relever beaucoup de défis. « Nous avons besoin d’une vision stratégique claire, d’un soutien financier cohérent et d’une meilleure coordination entre les États membres », souligne Frédéric Parisot, le Délégué Général du GIFAS. Les Européens devront sans doute acheter à l’avenir davantage de matériel en Europe. Il va aussi falloir consolider l’industrie européenne de défense, qui demeure encore très fragmentée.

La Croix du 6 mars 2025

Pour financer les nouvelles dépenses militaires, la France va devoir trouver des fonds. Paris alloue près de 2 % du PIB (60 Md€ par an) au ministère des Armées. La loi de programmation militaire prévoit déjà une augmentation annuelle d’environ 3 Mds€ jusqu’en 2030. Or, du fait du contexte géopolitique, « il faudra aller plus vite et plus fort », annonce le ministre français de l’Économie, des Finances, de l’Industrie et de la Sécurité numérique Éric Lombard. La taxation du patrimoine pourrait rapporter environ 2 Md€ par an. Le secteur privé, via des investissements, sera également invité à se mobiliser pour participer à l’effort budgétaire.

Le Figaro du 6 mars 2025

Sous l'autorité du Délégué Général pour l'armement, Emmanuel Chiva, la Direction générale de l'armement (DGA) s’est dotée d'une nouvelle équipe. Alexandre Lahousse, ingénieur général de l'armement, en devient le directeur général adjoint. Sont également nommés : François-Xavier Dufer, ingénieur général de l'armement, directeur de l'ingénierie et de l'expertise (DIE) ; Corinne Lonchampt, ingénieure générale de l'armement, directrice de la préparation de l'avenir et de la programmation (DPAP) et Benoît Laroche de Roussane, ingénieur général des mines, directeur de l'industrie de défense (DID).

Air&Cosmos du 5 mars 2025

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoqué des pistes de financement pour réarmer l'Europe, jusqu'à 800 Md€. Le sommet extraordinaire de l'Union européenne qui se tient jeudi 6 mars 2025 à Bruxelles devrait commencer à préciser les développements prioritaires en termes de capacités de défense. L’effort de guerre est déjà lancé. Chez Thales*, le temps de production de radars est passé de 18 à 6 mois. Chez KNDS*, les canons Caesar sont assemblés en 2 fois moins de temps, soit en 15 mois. Les livraisons du missile Aster de MBDA* sont 6 fois plus importantes que prévu. Mais les industriels font preuve de prudence. Les annonces récentes concernant le réarmement de l'Europe ne se concrétiseront pas avant plusieurs années. « Dans la défense, nous sommes sur des cycles longs », a souligné Patrice Caine, le PDG de Thales.

Les Echos du 6 mars 2025

La Banque européenne d'investissement (BEI) accordera 2 Md€ de financements cette année aux opérateurs et aux industriels de la défense. En 2024, la BEI a déjà participé au financement de projets dans les technologies duales, à usage civil et militaire. La nouveauté réside dans le financement d'infrastructures purement militaires, des casernes et des installations de stockage, des véhicules terrestres et aériens, des drones et des hélicoptères, des radars et des satellites, des équipements d'avionique et d'optique. « La BEI n'a pas les compétences d'un ministère de la Défense, mais nous pouvons fournir une aide importante dans ce domaine », a déclaré Nadia Calvino, présidente de la BEI.

La Tribune du 5 mars 2025

La Direction générale de l’armement a commandé au constructeur suisse, Pilatus Aircraft, 22 appareils PC-7 MKX. Ces avions d’entraînement qui doivent être livrés en 2027, seront destinés à la formation de base des pilotes. Le PC-7 MKX est un monomoteur à hélice biplace qui va remplacer l’ensemble de la flotte de GROB 120A de Cognac, et de Cirrus SR20 de Salon-de-Provence. Le contrat inclut également des simulateurs et des équipements de planification de missions qui seront fournis en partie en collaboration avec l’industrie française.

Ouest France du 5 mars 2025