Synthèse de presse

Anne-Charlotte Fredenucci, dirigeante d’Ametra Group* et présidente de la Commission Commerciale du GIFAS, souligne que les sous-traitants de la défense sont en capacité d’augmenter leurs cadences de production. Ametra Group, PME de 750 salariés - dont 640 en France – livre notamment des pièces pour le Rafale de Dassault Aviation* et compte parmi ses clients Thales*, Naval Group*, Safran*, MBDA* ou ArianeGroup*. Anne-Charlotte Fredenucci observe que la détente observée sur le marché de l’emploi et le dialogue entre grands groupes et sous-traitants favorisent l’accélération attendue de la production industrielle. Elle remarque toutefois : « La défense est un secteur de cycles longs. Autrement dit, le plan européen de 800 Md€ constitue une dynamique positive, mais il n’a pas encore irrigué la filière et générera peut-être des premières embauches d'ici à un an ». Pour renforcer encore la filière, le GIFAS et le GICAT ont déployé des programmes, tels qu’Aero Excellence, un référentiel qui vise à faire gagner les PME et ETI en maturité industrielle. « Le dialogue constant entre les donneurs d’ordre et les sous-traitants permet aussi de limiter les cas critiques. Le GIFAS a également mis en place une instance qui suit de près les sociétés en difficulté pour s’assurer qu’elles reçoivent l’aide nécessaire, financière ou opérationnelle, et continuent donc à livrer ».

L’Usine Nouvelle du 24 mars 2025

Éric Trappier salue l’annonce par Emmanuel Maron, sur la base aérienne de Luxeuil la semaine dernière, de l’augmentation des commandes de Rafale. « À Luxeuil, le président a annoncé le déploiement de 2 escadrons pour renforcer la dissuasion nucléaire. Et c’est bien le Rafale qui porte la composante aéroportée de la dissuasion. Il nous faut donc davantage d’avions », souligne-t-il. « C’est un défi pour toute la filière, pour nous et pour les 400 entreprises qui participent au programme Rafale ». Le dirigeant indique prévoir d’atteindre 3 Rafale livrés par mois l’année prochaine, et 4 à partir de 2028-29. Pour l’avenir, il veut anticiper : « Nous avons entendu l’appel du président et étudions la possibilité de passer à 5 Rafale par mois ».

Le Journal du Dimanche et Ensemble de la presse du 23 mars 2025

Lors de la conférence de presse annuelle de MBDA* le 17 mars dernier à Paris, Éric Béranger, le CEO du groupe, a confirmé la capacité de MBDA à assurer la montée en puissance de la production, en réponse à la demande liée au contexte géopolitique actuel. En 2024, la production de missiles a augmenté de 33% par rapport à 2023, et en 2025, MBDA aura doublé sa production par rapport à 2023. Des initiatives clé stimulent cette accélération avec un plan d’investissement majeur de 2,4 Md€ pour la période 2025-2029, et un effort de recrutement significatif, avec 2 500 nouvelles embauches en 2024 et un objectif de 2 600 supplémentaires en 2025.

Aerocontact du 22 mars 2025

Le Parlement allemand a définitivement adopté, vendredi 21 mars 2025, le plan de réarmement de l'Allemagne voté par les députés du Bundestag mardi dernier. Mardi 18 mars, le futur chancelier Friedrich Merz avait qualifié les mesures de « premier grand pas vers une nouvelle communauté européenne de défense », devant inclure « des pays qui ne sont pas membres de l'Union européenne », comme le Royaume-Uni et la Norvège. L'Allemagne va assouplir son frein à l'endettement pour les dépenses militaires et pour les régions. S'y ajoute un fonds spécial de 500 Md€ sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer l’économie, dont 100 Md€ affectés aux projets contribuant à la transition climatique. Une nouvelle enveloppe d'aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 3 Md€ a aussi été débloquée.

Ensemble de la presse du 24 mars 2025

Le président américain a confié à Boeing le développement de l’avion de combat F-47, dans le cadre du programme Next Generation Air Dominance (NGAD). Le programme NGAD doit remplacer le F-22 Raptor de Lockheed Martin par un avion conçu pour combattre aux côtés de drones. Le contrat s'élève à plus de 20 Md$. Avion piloté, le F-47 sera chef de file d'une flotte de drones, capable de pénétrer les défenses aériennes de tout ennemi potentiel. L'enjeu est notamment de préserver l'avance aéronautique américaine sur la Chine.

Ensemble de la presse du 24 mars 2025

Vice-président exécutif chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné analyse les conséquences des mesures américaines sur les taxes de douane et la réponse européenne. Au sujet du réarmement de l’Europe, il souligne : « la meilleure industrie de défense, c'est la défense de notre industrie. Sans base industrielle civile, il n'y a pas d'équipements militaires. Nous comptons donc, avec les États membres, accompagner et réorienter un certain nombre d'industries civiles pour servir des contrats liés à la défense. Dans les prochaines semaines, nous proposerons un véhicule de simplification dans le domaine de la défense et de ses marchés publics pour permettre aux industries civiles de se tourner vers ce secteur ».

La Tribune dimanche du 23 mars 2025

La loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 prévoit 5 Md€ sur 7 ans pour les drones et robots (Terre, Air, Mer). Fin février 2025, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, s’était rendu sur le site de Turgis Gaillard* près de Blois. Ce fournisseur des armées a débuté les essais de roulage du prototype de l’AAROK, un engin de type MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance). Le ministre avait appelé de ses vœux « un saut technologique », susceptible de reposer aussi bien sur des nouveaux acteurs inattendus venus du monde civil comme Delair (drones tactiques) ou Turgis Gaillard que sur Airbus*, Dassault Aviation*, Safran* et Thales*.

La Tribune du 24 mars 2025