Synthèse de presse

Défense
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    Défense : entretien avec le commissaire européen Thierry Breton
    Invité de la 9ème édition du Paris Air Forum, organisé par La Tribune et le groupe ADP, qui s’est déroulée ce mardi 7 juin, Thierry Breton, le commissaire européen en charge du Marché intérieur, accorde un entretien à La Tribune. Il revient sur le défi que représente la Défense européenne face au conflit russo-ukrainien, qui oblige l’Europe à « accroître davantage [son] autonomie, à continuer à accélérer ». Thierry Breton se félicite de la mise en place du fonds européen de Défense : « Il est en fonctionnement et donne des résultats très tangibles. Il a mis en évidence notre savoir-faire au niveau européen dans notre capacité à mutualiser les efforts de recherche mais aussi de développement », souligne-t-il. « Avec le fonds, on va avoir un instrument avec les moyens d'avoir un pilote, pour donner un caractère attractif, abonder les Etats membres qui vont vouloir acheter ensemble tel ou tel type d'équipement, en privilégiant les industries européennes ». Evoquant notamment le lien entre le spatial et la souveraineté de l’Europe, il explique : « Le spatial fait partie des espaces contestés qu'il faut protéger. On a un très grand projet de cyber bouclier pour protéger et détecter les menaces en amont. Nous avons aussi un projet pour protéger cet espace contesté avec de la surveillance des satellites ». Les technologies quantiques, quant à elles, « doivent nous permettre des communications sécuritaires intergouvernementales très importantes sur le continent européen et ailleurs ».

    La Tribune du 8 juin
  • Défense
    Le PDG de Thales appelle l'Europe « au bon sens » vis-à-vis de la Défense sur l'ESG
    Lors du Paris Air Forum, Patrice Caine, le PDG de Thales, a appelé l'Union européenne au « bon sens » en matière de sujets ESG (environnementaux, sociaux, gouvernance) et de leurs implications pour les sociétés européennes de la Défense. « Mettre en place des écolabels en Europe qui interdisent à tout fonds d'investissement qui se dote de cet écolabel d'investir dans des sociétés qui réalisent plus de 5% de leur chiffre d'affaires dans la Défense, à terme c'est mortifère », a-t-il alerté. Le dirigeant a expliqué que ces initiatives entraînaient une « désaffection des investisseurs » pour le secteur de la Défense, se traduisant par des multiples de valorisation plus faibles pour les groupes européens par rapport à leurs rivaux américains. Patrice Caine a souligné que cette désaffection était susceptible d'occasionner « un désavantage concurrentiel certain » pour les industriels européens du secteur.

    Les Echos du 8 juin
  • Défense
    « Le moment est venu de devenir sérieux en matière de défense européenne » : tribune de Josep Borrell, Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères
    Dans une tribune au « Monde », Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, souligne que les Etats membres doivent dépenser davantage pour leur sécurité, et coopérer. « La guerre déclenchée par la Russie montre clairement que nous devons franchir une étape vers une plus grande mise en commun des investissements en matière de Défense. C’était la principale conclusion de la discussion sur la Défense lors du Conseil européen qui s’est tenu cette semaine », indique-t-il. La guerre que mène la Russie contre l’Ukraine « a mis en évidence les vulnérabilités de l’Europe, révélé des déficits connus de longue date en matière de capacités ainsi que de nouveaux besoins (comme celui de reconstituer nos stocks épuisés). En outre, cette crise vient s’ajouter à de nombreuses autres menaces, tant dans notre voisinage qu’au-delà. Les intérêts européens sont remis en question dans tous les champs stratégiques : cybernétique, maritime et spatial », alerte le dirigeant. « Le moment est venu de devenir sérieux en matière de défense européenne. Nous devons nous doter des moyens de nous protéger dans un monde dangereux. Pour cela, il ne suffit pas seulement d’augmenter nos dépenses de défense, mais il nous faut les améliorer. Pour assurer notre sécurité collective, nous devons investir davantage ensemble », conclut-il.

    Le Monde du 8 juin

Espace
  • Espace
    Les données spatiales, ressources précieuses pour l'industrie
    L’Usine Nouvelle consacre un article aux usages des données spatiales, qui concernent des secteurs tels que l’agriculture, l’énergie et le transport, mais aussi l’industrie. CLS (Collecte Localisation Satellites), filiale du CNES, implantée près de Toulouse, compte de plus en plus d’industriels parmi ses clients. « Les satellites peuvent aider l’industrie à sécuriser ses process et à agir de manière plus écoresponsable », explique Christophe Vassal, le président de CLS. Airbus a développé une activité de géo-intelligence, forte d’environ 2 000 salariés dans le monde. « Le marché est extrêmement dynamique, avec beaucoup d’investissements et beaucoup d’acteurs. Mais à la fin, ceux qui ont vraiment la capacité de se démarquer sont ceux qui maîtrisent l’accès à la donnée », constate François Lombard, le directeur de l’activité intelligence d’Airbus Defence and Space. Airbus a investi plus de 700 M€ dans un nouveau service s’appuyant sur une flotte de quatre satellites Pléiades Neo, capables d’offrir une résolution de 30 centimètres par pixel, contre 50 centimètres pour la génération précédente. « Ce segment était jusqu’ici dominé par les acteurs américains dans le domaine commercial », souligne François Lombard. Avec une telle précision, il devient possible non seulement de détecter un véhicule sur une image satellite, mais aussi d’identifier son modèle.

    L’Usine Nouvelle du 8 juin
  • Espace
    La France rejoint le programme Artemis de la NASA sur l'exploration de la Lune
    Le CNES a rejoint mardi 7 juin le programme de future exploration de la Lune piloté par les États-Unis, en signant les accords Artemis. La France devient ainsi le 20ème pays (après notamment le Canada, le Japon, le Royaume-Uni, l'Ukraine, Israël, les Émirats arabes unis, le Brésil...) à s'associer à cette nouvelle vague d'exploration spatiale pacifique, précise le CNES. « A la fois pour notre communauté scientifique et notre industrie, ce nouveau cadre permettra de faire face à de nouveaux défis et de continuer à compter parmi les grandes puissances spatiales », s'est félicité Philippe Baptiste, Président du CNES. Le programme Artemis vise à renvoyer des astronautes sur la Lune autour de 2025, pour y établir à terme une présence humaine durable. Il prévoit également la construction d'une station qui sera assemblée en orbite lunaire à partir de 2024, le Lunar Gateway, futur tremplin pour des vols habités plus lointains. A titre d'exemple, le module Esprit de communication et de ravitaillement de la Lunar Gateway doit être conçu en France par Thales Alenia Space. Le texte, dévoilé par les Etats-Unis en 2020, n'a été signé ni par la Chine ni par la Russie, qui projettent de construire ensemble leur propre station lunaire.

    Ensemble de la presse du 8 juin
  • Espace
    ION-X réunit 3,8 M€ pour tester son premier moteur de petits satellites
    La startup française ION-X, qui s'appuie sur le Centre de nanosciences et de nanotechnologie du CNRS de Paris-Saclay pour ses expérimentations, vient de sécuriser un financement de 3,8 M€ auprès des fonds d'investissement TF Participations et Geodesic, de plusieurs investisseurs privés et de Bpifrance avec une aide au développement deeptech. La startup entend mettre au point le premier moteur ION-X, moteur à liquide ionique pour petit satellite, avec en perspective un vol de démonstration d'ici à 18 mois. L'objectif d'ION-X est de s'imposer rapidement sur le marché avec une technologie puissante, facile à utiliser et peu gourmande en énergie.

    Les Echos du 8 juin

Environnement
  • Environnement
    Paris Air Forum : décarbonation de l’aérien, quels leviers ?
    Lors du Paris Air Forum, Augustin de Romanet, le PDG du groupe ADP, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, et l'ancien ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ont pris part à un débat sur la place de l'aviation dans le monde énergétique de demain. Ils ont souligné que la décarbonation de l’aviation viendra en très grande partie de la substitution du kérosène par des carburants aériens durables : les SAF (sustainable aviation fuel). « 95% des habitants de la planète n'ont encore jamais pris l'avion, donc le besoin d'avions est absolument infini. La croissance du transport aérien est devant nous », a insisté Augustin de Romanet. « La décarbonation de l'aviation viendra aux deux-tiers du carburant », a estimé Patrick Pouyanné. Une table ronde était aussi consacrée à la possible mise en place d’une contrainte des usages. Michel Wachenheim, président de l'Académie de l'Air et de l'Espace, Grégoire Carpentier, cofondateur de Aéro-Décarbo, Thibaud Normand, directeur Climat de Safran, et Justine Coutard, directrice de l'aéroport d'Orly, y ont pris part. Pour l'heure, en octobre 2021, les 290 compagnies aériennes membres de IATA se sont fixé l'objectif du « zéro émission nette » d'ici à 2050. « Un cadre qui revient à diminuer de 90% les émissions par passager par kilomètre à cette échéance », a expliqué Thibaud Normand, « le solde résiduel étant compensé par des puits de carbone ». Il a précisé : « Les SAF déjà disponibles pourraient représenter jusqu'à 10% du carburant utilisé par les compagnies aériennes en 2030, soit déjà 7 à 8% d'émissions carbone en moins ». L'efficacité énergétique des avions représente un second levier majeur. À l'horizon 2035, la prochaine génération d'aéronefs moyen-courriers que Safran contribue à développer consommera 30% d'énergie en moins que celle lancée il y a 5 ans. « Moderniser la totalité de la flotte mondiale actuelle permettrait déjà de gagner 30% d'émissions de CO₂ », a souligné Michel Wachenheim. « Un mouvement que l'aéroport Paris-Orly accompagne en mettant en place des redevances tarifaires incitatives, sur la base d'un système de bonus-malus », précise de son côté Justine Coutard. Toutefois, au rythme du renouvellement de la flotte mondiale (25 ans), ce levier ne génère actuellement qu'un gain de 1% de CO₂ en moins par an.

    La Tribune du 8 juin
  • Environnement
    Paris Air Forum : « Aviation : le progrès peut-il recréer le rêve ? »
    A l'occasion du Paris Air Forum, organisé par La Tribune et le groupe ADP, Edward Arkwright, directeur général exécutif du groupe ADP et président de TAV Airports, Anne Rigail, directrice générale d'Air France, Yannick Assouad, directrice générale adjointe Avionique de Thales, Damien Cazé, directeur de la DGAC, et Sabine Klauke, directrice technique d'Airbus, ont pris part à la table ronde : « Aviation : le progrès peut-il recréer le rêve ? ». Anne Rigail a souligné que l'appétence pour l'avion est loin d'avoir disparu : « Nous avons pour cet été retrouvé 90% de notre capacité de 2019. Prendre l'avion reste magique, c'est un miracle technologique ». Selon elle, le secteur reste attractif : « Nous avons repris les embauches et pas eu de difficultés à recruter pour cet été 300 pilotes et 200 mécaniciens ». Elle a reconnu toutefois que l'aviation continuera d'attirer « si et seulement si elle s'engage résolument dans le transport durable ». Et « c'est ce que nous faisons tous, compagnies et constructeurs, qui allons au-delà des réglementations », a-t-elle rappelé. Pour Sabine Klauke, « en tant qu'ingénieur, c'est une phase excitante, on ne peut en effet pas juste décarboner avec les technologies existantes ». La dirigeante a mis en avant le « rêve technique » que représente le « premier avion zéro émission en 2035 grâce à l'hydrogène ». Yannick Assouad a souligné quant à elle : « il faut continuer à investir sur des SAF et, aussi, travailler l'optimisation des trajectoires qui sont loin d'être des lignes droites d'un point A ou point B, chercher les vents porteurs peuvent aussi largement participer à économiser le carburant ».

    La Tribune du 8 juin

Industrie
  • Industrie
    Paris Air Forum : comment construire un avion sans la Russie ?
    Dans le cadre de la table-ronde « Comment construire un avion sans la Russie ? », organisée lors du Paris Air Forum, les intervenants ont débattu sur les moyens de moins dépendre des importations russes de titane après les sanctions occidentales à l'égard de Moscou en réponse à l'invasion de l'Ukraine. « Chaque mardi, une « task force » sur les besoins en métaux réunit les différents acteurs, dont le GIFAS, pour évaluer l'état des stocks et définir à quelle échéance cette filière d'excellence se retrouverait en danger », explique Oriane Chenin, sous-directrice des matériels de transport, de la mécanique et de l'énergie à la Direction générale des entreprises (DGE). « Nous subissons les conséquences de la guerre qui perturbe la logistique et l'approvisionnement, notamment pour les lingots de titane en provenance du Kazakhstan », souligne Julien Burdeau, directeur de la transformation et de la stratégie d'Aubert & Duval, entreprise qui a inauguré en France en 2012 UKAD, une co-entreprise de fabrication de produits de titane créée avec le groupe kazakh UKTMP, pour être plus proche des donneurs d'ordre et développer un modèle plus intégré en France. Il précise qu'en raison du conflit, « de nombreux industriels reportent leur demande de demi-produits et pièces en titane sur nous ». « Le défi est de redémarrer les chaînes de production et nous connaissons des tensions en matière de compétence », souligne-t-il.

    La Tribune du 8 juin
  • Industrie
    L'usine Safran au Creusot mise sur l'usinage autonome pour faire face à la demande de moteurs Leap
    Au Creusot, Safran a déployé en 2022 un atelier d'usinage autonome qui fabrique des disques de turbines pour les moteurs Leap, qui permettent une moindre consommation de carburant. « Notre ligne de machines est autonome de 23 heures à 5 heures du matin. Les machines permettent un contrôle en temps réel de la production. On gagne en productivité et elles fonctionnent sans opérateurs, ce qui permet de diminuer la pénibilité du travail », explique Maxime Capon, directeur d'établissement du Creusot. Aujourd'hui, une vingtaine de salariés travaillent sur cet atelier et Safran compte embaucher d'ici 2025. L’augmentation de la production répond à une demande croissante sur les moteurs Leap, qui représentent trois quarts de l'activité de l'usine. Conçu par Safran et General Electric à travers leur coentreprise CFM, ce moteur consomme 15% de kérosène de moins que ses concurrents. « Le Leap représente une part de marché de plus de 70% sur le segment des avions monocouloirs », indique Maxime Capon.

    Les Echos du 8 juin

Sécurité
  • Sécurité
    Cybersécurité : Thales allie outils collaboratifs et haut niveau de protection
    Les Echos consacrent un article aux solutions de cybersécurité développées par Thales. La Thales Digital Factory, créée il y a cinq ans, réunit 300 collaborateurs répartis à Paris, Montréal et Singapour. « C'est le bras armé de la transformation numérique du groupe », résume Raphaël de Cormis, vice-président chargé de l'innovation et de la transformation numérique, et PDG de la Digital Factory. Lorsque, comme Thales, on intervient dans des secteurs sensibles, à l'image de l'aérospatial et de la Défense, il s'agit de sécuriser, de bout en bout, chaque système critique, aussi bien dans le cadre d'une migration vers le cloud, que du déploiement d'outils collaboratifs internes et externes. Le groupe adopte une démarche de « cybersécurité par conception », en intégrant davantage de couches de protection dès le début du cycle de vie de chacune de ses solutions. « Lors d'une migration vers le cloud, il s'agit de combiner l'élasticité de cet environnement avec des niveaux de protection très élevés », souligne Raphaël de Cormis. La Digital Factory collabore avec l'univers des startups. Le campus Station F, à Paris, permet ainsi, notamment, d’accélérer des jeunes pousses.

    Les Echos du 8 juin
  • Sécurité
    « La cybermenace ne va pas décroître », selon Guillaume Poupard (ANSSI)
    Guillaume Poupard, directeur de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), accorde un entretien aux Echos. Il revient sur l'état de la menace cyber en France, s'inquiétant de l'augmentation des attaques les plus sophistiquées, celles menées pour le compte d'un Etat. « 80% du travail de l'ANSSI, c'est contre l'espionnage étatique. Ce sont des attaques invisibles mais si les mêmes moyens étaient employés pour détruire les infrastructures, ce serait véritablement catastrophique. Nous n'imaginons pas que la menace va décroître car c'est le monde géopolitique dans lequel on vit », indique-t-il. « On a aussi besoin que l'Europe soit forte au niveau cyber. Certes, tous les Etats européens élèvent leurs niveaux de sécurité et coopèrent. Mais il reste encore à construire une solidarité dans le cas où un Etat membre appellerait à l'aide », observe le dirigeant. Il se félicite de la directive européenne NIS 2, qui permet de « devenir beaucoup plus ambitieux sur le nombre d'acteurs régulés » : « En France, on estime que le nombre d'acteurs qui devront se plier à des exigences légales de cybersécurité sera multiplié par dix. De nouveaux secteurs seront considérés comme critique, par exemple les entreprises de services numériques, la logistique, l'événementiel ».

    Les Echos du 8 juin