Synthèse de presse

Défense
  • Défense
    Les députés allemands adoptent le fonds spécial de 100 Md€ pour la Bundeswehr
    Les députés allemands ont adopté, vendredi, à une très large majorité, la dotation de 100 Md€ proposée en février par le chancelier Olaf Scholz à destination de la modernisation de son armée. Cette dotation exceptionnelle a été votée non seulement par les partis de sa coalition (SPD, Grünen, et FDP), mais aussi par le groupe conservateur (CDU-CSU), principale force d’opposition au Bundestag, dont le chancelier avait besoin du soutien pour garantir que ce fonds spécial soit inscrit dans la Loi fondamentale allemande. C’est l’Armée de l’Air qui bénéficiera de la plus grosse part du fonds : 33,4 Md€ serviront notamment à payer les 35 avions de combat F-35 que le gouvernement allemand a décidé d’acheter au constructeur américain Lockheed Martin. Berlin entend également acquérir des avions de chasse Eurofighter ECR, fabriqués par le consortium européen Airbus, des hélicoptères de transport Chinook CH-47-F, produits par l’américain Boeing, ainsi que des drones Heron TP, de fabrication israélienne. « Le développement du Système aérien de combat du futur (SCAF) doit lui aussi être financé par le fonds spécial à partir de 2023 », a par ailleurs déclaré la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, en référence au projet germano-franco-espagnol censé aboutir en 2040. L’Armée de Terre et la Marine sont dotées de 16,6 et de 8,8 Md€ respectivement. L’argent débloqué doit également être mis au service d’un projet européen : le char de combat du futur (MGCS). Quant au reste de l’enveloppe, il ira à des programmes transversaux. Environ 20 Md€ seront par exemple affectés à la numérisation de la Bundeswehr, terme qui recouvre aussi bien l’acquisition de nouveaux matériels de communication que le financement de systèmes satellites.

    Le Monde et Financial Times du 6 juin
  • Défense
    Altercations entre des chasseurs chinois et un CP-140 Aurora canadien
    Un avion canadien en patrouille, dans le cadre d’une mission de l’OTAN aurait été intimidé par des pilotes de chasse chinois. Les altercations se sont déroulées au large des côtes sud-coréennes, au-dessus des eaux internationales. Le site d’informations Global News rapporte que les chasseurs chinois ont effectué des approches risquées, frôlant le CP-140 Aurora canadien à une distance estimée entre 6 et 30 mètres. Le CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne a ainsi comptabilisé près de 60 interceptions depuis la fin du mois de décembre 2021, dont plus d’une vingtaine auraient enfreint les règles internationales de sécurité aérienne. Ces provocations répétées risquent d’accroitre les tensions entre l’OTAN et la Chine, alors que le pays maintient une posture belliqueuse à l’encontre de Taïwan et agressive dans le nord de l’Océan Pacifique, tout en jouant l’ambiguïté concernant l’invasion russe de l’Ukraine, alimentant la crainte des pays occidentaux d’un envenimement des relations diplomatiques.

    Ensemble de la presse du 6 juin
  • Défense
    L'Espagne réceptionne son 2ème futur A330 MRTT
    L’armée de l’Air espagnole a réceptionné son 2ème Airbus A330-200 le 31 mai sur la base aérienne de Torrejón, près de Madrid. Cet appareil sera, comme le premier reçu en novembre dernier, utilisé initialement comme un appareil de transport conventionnel (jusqu'à 288 passagers et 35 tonnes de fret en soute) avant sa transformation en A330 MRTT. Ces appareils seront transformés en avion de transport multi-rôle par Airbus à Getafe entre 2024 et 2025, à l'instar des trois A330 de l'escadron de transport 3/60 « Estérel » en France qui seront ensuite convertis en MRTT à partir de 2025. À noter que l’armée de l’Air espagnole vient également de réceptionner un nouvel A400M la semaine dernière, son 12ème exemplaire sur les 27 appareils commandés via l'OCCAR (l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement).

    Le Journal de l’Aviation du 7 juin
  • Défense
    L'Inde veut réduire de moitié ses acquisitions de nouveaux avions de chasse d'origine étrangère
    Les forces armées indiennes vont devoir réduire leurs ambitions pour ce qui est de l'intégration de nouveaux avions de combat d'origine étrangère. Le second volet du programme MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) de l'armée de l'Air indienne, et qui prévoyait l'acquisition d'un total de 114 appareils, n'en comprendra finalement plus que 57. Cette compétition est toujours régie par l'initiative gouvernementale du « Make in India » qui prévoit une large contribution des industriels locaux pour leur production. L’Indian Navy n'est pas non plus épargnée, soit désormais seulement 26 avions embarqués contre les 57 initialement prévus. Ces appareils doivent remplacer une partie de la flotte de MiG-29K, pour accompagner la mise en service du nouveau porte-avions indien INS Vikrant cet été, puis éventuellement plus tard sur l'INS Vikramaditya. Seuls les Rafale de Dassault Aviation et F/A18E/F Super Hornet de Boeing sont encore présents dans les deux compétitions visant à équiper à la fois l'Indian Air Force et l'Indian Navy.

    Le Journal de l’Aviation du 7 juin

Industrie
  • Industrie
    Corses Composites Aéronautiques poursuit sa montée en gamme
    Le groupe Corses Composites Aéronautiques (CCA) rebondit en investissant massivement et en développant de nouveaux programmes. Le groupe s’est montré très créatif pour assurer la reprise, il a élaboré un plan stratégique dès mars 2020, devant lui permettre de traverser la crise. La décision a été prise de transformer le site d’Ajaccio en pôle d’excellence composites, Cela s’est traduit par le renforcement des activités de recherche et de développement. Le groupe est désormais sur le programme UHBR (nacelles de très grandes dimensions) ainsi que sur GREENPULSE (pièces de nacelles de nouvelle génération). Il est aussi devenu leader sur le projet ICAP, financé à 50% par la DGAC, il s’agit d’un projet portant sur l’optimisation du process, allant du développement jusqu’à la mise en production des pièces. Des investissements lourds dans des outils de production ont également été décidés, pour notamment l’acquisition d’un double robot de contrôle CND (contrôle non destructif) et d’un robot de drapage automatique de nouvelle génération, fourni par Coriolis. Tous ces développements vont permettre au groupe de faire face à l’augmentation des cadences du programme A320. Le groupe corse a également décidé d‘étendre ses activités Best Cost en Tunisie, en transférant la production du body fairing (ventre mou) du Dassault Falcon 6X, permettant de faire de la place à Ajaccio pour le programme 10X. Les recrutements ont ainsi repris à Ajaccio, une vingtaine de personnes ont été embauchées cette année, traduisant la montée en gamme du groupe qui devrait renouer avec les 70M€ de chiffre d’affaires.

    Air et Cosmos du 7 juin
  • Industrie
    Airbus met 500 pièces d’A380 aux enchères
    Airbus a annoncé pour les 13, 14 et 15 octobre 2022 la vente aux enchères de pièces issues du démantèlement de l’A380 MSN13 (ex A6-EDB, le deuxième super jumbo de la compagnie aérienne Emirates Airlines) par Tarmac Aerosave à Tarbes, qui est partenaire de l’opération. « Lampes, barre, escaliers, mains courantes, chariots, sièges, ou encore corde de sauvetage dans le cockpit : plus de 500 pièces, issues pour la plupart de la cabine de cet avion emblématique, seront proposées aux passionnés lors d’une vente aux enchères qui se tiendra à Toulouse et sur Internet, sous le marteau de Maître Labarbe » précise le communiqué du groupe. L’A380 MSN13 était entré en service en 2008 à l’aéroport de Dubaï, d’où il est parti en retraite fin octobre 2020, depuis, il a été « méticuleusement déconstruit » en 2021, par des procédés respectueux de l’environnement de recyclage des moteurs. Conformément à la réglementation européenne en vigueur, les techniques utilisées par l’entreprise permettent d’atteindre un taux de récupération de plus de 90% des avions.

    Air Journal du 7 juin

Espace
  • Espace
    CNIM Air Space élargit sa gamme de ballons stratosphériques
    Rebaptisée « CNIM Air Space », l'usine de ballons stratosphériques, rachetée par l’équipementier CNIM en mars 2019 au fabricant isérois de ballons éclairants Airstar, qui avait lui-même repris la branche Espace de Zodiac Marine en 2015, a élargi son activité aux ballons captifs tenus par un câble et aux dirigeables drones. L'entreprise a ouvert, fin 2020, une ligne d'assemblage semi-automatisée des fuseaux de l'enveloppe des ballons, en investissant 400K €. Le fabricant a obtenu une commande de plusieurs ballons captifs de Thales, qui réalise un système de sécurité pour l'armée. Ces ballons servent notamment à protéger les camps au Mali. Il livrera aussi d'ici à juillet, en partenariat avec l'allemand In-innovative navigation, deux ballons captifs équipés d'un radar à l'agence européenne de garde-frontières Frontex, qui s'en servira pour la surveillance maritime. L’entreprise conçoit en outre un ballon manœuvrant avec le CNES, pour des missions scientifiques d’étude du climat. D’un diamètre de 20 à 25 mètres, il portera une nacelle contenant un compresseur, une batterie et des panneaux solaires. Ce projet, qui bénéficie d’une aide de 5M€ de France Relance, testera un prototype à la fin 2023. Le nouvel atelier fabrique également l'enveloppe du futur « Diridrone » pour surveiller le vieillissement des lignes électriques de RTE et produit aussi une vingtaine de ballons stratosphériques par an pour le CNES et le Centre spatial suédois SSC. Ce savoir-faire lui a valu de concevoir l'enveloppe du prototype du Stratobus, un ballon stratosphérique pseudo-satellite de 140 mètres de long développé par Thales Alenia Space, qui détient 15% de son capital. Grâce aux ballons captifs, CNIM Air Space a augmenté son chiffre d'affaires de 48% en 2020, à 6,3 M€. En deux ans, il a porté son effectif de 46 à près de 70 salariés.

    Les Echos du 7 juin
  • Espace
    Les constellations de satellites deviennent un enjeu politique
    Le rôle joué par Starlink dans la guerre en Ukraine a mis en valeur le potentiel énorme des constellations de satellites. Le secteur des télécoms s’interroge sur ce nouveau mode de connexion à Internet, qui, comme Starlink, promet de connecter tout le globe grâce à des milliers de satellites gravitant en orbite basse autour de la Terre, alors que les constellations pourraient passer de 1,5% à 10% ou 12% du trafic web mondial d’ici à 2030. Starlink, déjà présent dans 32 pays, est la pointe avancée de ce nouveau segment : l’entreprise a déjà lancé 2 400 de ses 36 000 satellites et revendique 400 000 abonnés. La France vient d’être ajoutée sur la carte, le régulateur des télécoms venant de donner son feu vert le 2 juin. L’indo-britannique OneWeb, qui a mis sur orbite 428 engins, opère dans une partie de l’hémisphère Nord et le projet d’Amazon, baptisé « Kuiper », n’a encore envoyé aucun de ses 3 326 satellites dans l’espace, mais prévoit de le faire d’ici à cinq ans avec 83 lancements, notamment de fusées Ariane. Des partenariats se nouent de plus en plus avec les opérateurs télécoms traditionnels, notamment pour mieux couvrir les zones rurales. Starlink s’est par exemple vu accorder par l’administration de Joe Biden 885 M$ de subventions pour couvrir 35 Etats ruraux américains. Orange a connecté son réseau d’Afrique de l’Ouest à la constellation de SES, et au Burkina Faso, le groupe français veut tester, avec la startup américaine AST SpaceMobile, un service par satellite accessible grâce à un téléphone mobile. Patrick Drahi, propriétaire de SFR et premier actionnaire de BT, avait tenté en septembre 2021 d’acheter l’opérateur de satellites français Eutelsat. L’expansion de ces constellations se transforme en enjeu politique, des chercheurs militaires chinois préconisait en mai dans la revue Modern Defence Technology, d’adopter des méthodes d’élimination douce et dure pour faire perdre leurs fonctions aux satellites Starlink et détruire le système d’exploitation de la constellation.

    Le Monde du 7 juin

Aviation Commerciale
  • Aviation Commerciale
    Air France et l'aéroport de Roissy s'organisent face aux embouteillages de l'été
    <p>À Roissy-CDG, qui attend 90% du trafic de l'été 2019 les jours de pointe, les effectifs aux postes de contrôle ne seront pas revenus à leur niveau antérieur. Les vacances de printemps ont donné un avant-goût de cette reprise, avec un trafic revenu à 86% en mai dans les aéroports européens, selon Eurocontrol, soit une moyenne de 27 491 vols par jour. Si des phénomènes d'engorgement comme ceux constatés ces dernières semaines dans plusieurs grands aéroports européens sont à redouter, Air France et ADP se disent confiants. Le principal problème est le manque de personnel qualifié. « Nous avons lancé dès janvier le recrutement de quelque 300 personnes supplémentaires à Roissy- CDG. Nous avons ainsi pu établir dès février la liste des effectifs » explique Guy Zacklad, directeur du hub d'Air France. Autres points noirs habituels, les postes d'inspection filtrage des passagers à l'embarquement et la police de l'air et des frontières ont des effectifs réduits de 15% par rapport à ceux de 2019. « Pour remédier à ce manque, nous misons sur une utilisation plus intensive des sas Parafe. Leur accès a été élargi à huit nationalités extra-européennes » déclare Marc Houalla, le directeur de l'aéroport de Roissy-CDG. La prudence sera de mise cet été, en arrivant largement à l'avance, notamment durant l'ultra-pointe de trafic du chassé-croisé de juillet août. « Nous attendons jusqu'à 120.000 passagers sur les journées les plus chargées de juillet et août, et 100.000 par jour en pointe en juin » souligne Guy Zacklad.</p>

    Les Echos du 7 juin

Environnement
  • Environnement
    Décarboner l’aviation : le programme Climaviation vise à préciser les effets « non CO2 » du transport aérien
    Le secteur aéronautique français est selon un récent rapport de l’Assemblée nationale, « une incontestable réussite nationale », mais la reprise dépendra aussi des conséquences environnementales du transport aérien, lequel représente 2 à 3% des émissions anthropiques mondiales de CO2. Le programme Climaviation, sous l’égide de l’Onera et du CNRS, regroupe une trentaine de chercheurs issus de l’Institut Pierre-Simon Laplace (Sciences du climat) et de l’Onera (recherches aéronautiques). « L’objectif est de fournir aux constructeurs aéronautiques les données et les outils qui leur permettront de quantifier l’impact climatique de nouveaux aéronefs, moteurs et combustibles » explique Nicolas Bellouin, directeur exécutif du programme. Ces outils permettront d’intensifier l’amélioration de l’efficacité énergétique des aéronefs et de leurs opérations (plans de vol), mais aussi de recourir à des combustibles alternatifs à faible empreinte carbone, voire de nouveaux vecteurs énergétiques décarbonés comme l’hydrogène. Par ailleurs, le CO2 n’est pas le seul contributeur à l’impact climatique global de l’aviation. Les moteurs d’aéronefs émettent aussi dans la haute atmosphère des oxydes d’azote (NOx), de la vapeur d’eau et des particules, qui génèrent également des perturbations dont l’impact pourrait être supérieur à celui du CO2 sur le court terme. Le programme vise donc à mieux comprendre, quantifier les mécanismes les plus incertains de l’impact climatique de l’aviation, évaluer les impacts liés aux nouveaux combustibles, et étudier et proposer des stratégies de minimisation des émissions.

    L’Usine Nouvelle du 3 juin