Synthèse de presse

Alors que le Conseil constitutionnel a rejeté à deux reprises la disposition prévoyant le fléchage d'une partie de l'épargne réglementée vers le financement de l'industrie de l'armement, un groupe de députés vient de déposer une proposition de loi en ce sens à l’Assemblée nationale. L'amendement rejeté en décembre 2023 prévoyait de mobiliser une partie des encours du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) pour financer les entreprises du secteur de la Défense, alors inséré dans le projet de loi de finances 2024. Pour le député Horizons Christophe Plassard à l’origine de l’initiative, ce fléchage est essentiel pour répondre aux besoins du secteur, qui fait face « à de nombreux refus de financement » de la part des banques. La présente proposition de loi entend mobiliser les encours non centralisés du Livret A et du LDDS, gérés par les établissements bancaires. Cela ne devrait donc pas affecter le financement du logement social, qui repose sur les fonds centralisés par la Caisse des Dépôts (environ 60% des encours).

Nouvelle proposition pour financer la Défense avec le Livret A

Avec le concours de la Direction générale de l'armement (DGA), le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer a notifié à Airbus, fin décembre, un contrat portant sur l'acquisition de 42 H145, qui seront affectés à la Sécurité civile et la Gendarmerie nationale. Airbus souligne qu'une option a été assurée sur 22 hélicoptères supplémentaires, et que le contrat s'accompagne de solutions de soutien et de services, y compris de formation. Les appareils seront tous livrés d'ici 2028 et permettront de remplacer des Ecureuil en service. Selon le ministère, la très forte sollicitation de la flotte actuelle de la Sécurité civile rend son renouvellement prioritaire : elle devrait recevoir 36 des H145 commandés pour remplacer 33 EC145, avec des livraisons débutant dès cette année. Les appareils pourront notamment avoir une capacité d'hélicoptère bombardier d'eau de près de 1 000 litres. La Gendarmerie nationale recevra, de son côté, les 6 autres H145 à partir de 2025. Ils seront d'abord affectés aux sections aériennes de Gendarmerie d'Amiens et de Chamonix, puis celle de Cayenne. Ils lanceront le renouvellement de la flotte d'EC135 et EC145, et devraient être suivis des appareils acquis en option, après conversion. Le marché s'inscrit dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI). La DGA souligne qu'elle a procédé à des notifications de commandes pour un montant de 20,3 Md€ en 2023, dont 9 Md€ sur le mois de décembre, pour moderniser les capacités des forces armées dans tous les domaines : aérien, terrestre, naval et spatial.

Ensemble de la presse du 25 janvier

En 2024, jusqu'à 120 F-35 pourraient ne pas être livrés à la suite de retards accumulés sur la mise à niveau TR-3 (Technology Refresh 3) du chasseur furtif, a déclaré Jay Malave, le directeur financier de Lockheed Martin. Cette mise à niveau pourrait être retardée jusqu'au 3ème trimestre de cette année. La modernisation TR-3 avait déjà été repoussée après un objectif initial fixé à avril 2023. Malgré des prévisions revues à la baisse, Lockheed a finalement atteint son objectif de 97 livraisons de F-35 en 2023, livrant au total 98 appareils dans la configuration TR-2 au cours de l'année passée. Cependant, en raison des retards sur le TR-3 et des blocages dans la chaîne d'approvisionnement, l'entreprise prévoit de ne livrer que 75 à 110 chasseurs furtifs en 2024, dont 90% ne devraient arriver qu'au 3ème trimestre de 2024, d'après Jay Malave, au lieu des 150 livraisons annuelles prévues initialement. À ce stade, seuls 21 F-35 équipés du TR-3 ont été produits.

Air & Cosmos du 25 janvier