Synthèse de presse

La 5ème édition du Sommet aéronautique et spatial de Bordeaux Métropole, organisée avec La Tribune le 25 novembre 2025, a été l’occasion de souligner l’accélération que connaît le secteur de l’industrie de défense. Troisième région française dans l’aéronautique, le spatial et la défense avec 13 % de l’activité nationale, la Nouvelle-Aquitaine est au 1er rang en matière d'aéronautique de défense. A proximité des chaînes d’assemblage final de Dassault Aviation* à Mérignac, le technopôle Bordeaux Technowest accueille des startups comme Aerix Systems**, spécialisée dans les drones à propulsion omnidirectionnelle. Les entreprises font encore face à des obstacles administratifs et financiers : « Fin 2024, la lutte anti-drone est tombée dans la catégorie matériel de guerre. Cela a nécessité 8 mois de délais supplémentaires pour pouvoir exporter des solutions qui sont aujourd'hui vitales pour nos partenaires européens, nos alliés et l’Ukraine », souligne Hugo Mayounove, co-fondateur et président d’Aerix Systems.

La Tribune du 4 décembre 2025

Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées et des Anciens combattants, explique la stratégie du ministère en matière de drones. « Dans la Loi de programmation militaire (LPM), qui couvre la période 2024-2030, nous investissons 5 Md€ sur les drones au profit de l'ensemble des milieux (aérien, naval, terrestre). Si le budget est voté, l’effort supplémentaire de 6,7 Md€ pour les Armées va nous permettre de lancer une massification des capacités de drones dans les unités », détaille-t-elle. Elle ajoute : « nous souhaitons favoriser les petites entreprises françaises. Il faut pouvoir capter les technologies de rupture au sein de toute la BITD, y compris bien sûr dans les startups ». Au sujet de la coopération franco-allemande dans le spatial, elle indique : « la France et l’Allemagne ont toutes deux des atouts majeurs dans le domaine de l’observation spatiale et des radars. D’où le programme franco-allemand Jewel (Joint Early Warning for a European Lookout). Il faut développer ces coopérations ». Elle insiste sur la nécessité d’une stratégie européenne unifiée : « Nous devons poursuivre notre action auprès des autres pays européens pour qu’ils comprennent qu'il y a un intérêt à avoir des moyens souverains européens. Ce sera l’un des points d’attention du prochain Conseil européen de décembre prochain ».

La Tribune du 4 décembre 2025

Spécialiste des questions de défense, le député Jean-Louis Thiériot s’était vu confier une mission parlementaire par François Bayrou, alors premier ministre, sur le financement de l’industrie de défense. Il vient de présenter à la ministre des Armées, Catherine Vautrin, les conclusions de son rapport. « J’insiste sur la nécessité pour les armées d’obtenir les « marches » et « sur-marches » promises pour 2026, soit 6,7 Md€ supplémentaires. Voter le budget de la défense est indispensable. Nous sommes dans l’urgence de la menace. À ce contexte s’ajoute l’incertitude sur la fiabilité de l’allié américain. Nous devons faire mieux et plus vite, en sachant qu’à l’heure actuelle entre 70 et 80% des acquisitions capacitaires sont faites hors Union européenne, et 70% aux États-Unis ». Jean-Louis Thiériot estime que de nouveaux outils sont nécessaires pour trouver de nouveaux financements : « Nous avons besoin de dépenser plus pour notre défense mais sans alourdir notre endettement. C’est pourquoi nous proposons la création d’un nouvel instrument, de type SPV pour « special purpose vehicle », pour permettre à des fonds privés de lever de la dette et d’acquérir des stocks à la place de l’État », indique-t-il.

Le Figaro du 4 décembre 2025