Les vœux 2025 du Président du GIFAS

Retour sur la conférence de presse du 9 janvier 2025. La filière aéronautique & spatiale française s’engage dans une année 2025 charnière et appelle au soutien des parties prenantes.

« L’aéronautique française est une filière championne, avec plus de 10 ans de carnets de commandes, qui contribue à la souveraineté et au rayonnement international de la France. Mais ce succès n’est pas un acquis. Sans un soutien fort et s’inscrivant dans la durée de la part des pouvoirs publics, la filière ne pourra pas relever les défis mondiaux d’ampleur inédite auxquels elle fait aujourd’hui face. Continuons à faire de cette filière un point fort de la France pour construire l’aérospatial de demain, pilier essentiel de notre indépendance économique, technologique et sécuritaires », souligne Guillaume Faury, Président du GIFAS.

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En ce début d’année 2025, la filière aéronautique et spatiale française, représentée par le GIFAS, s’apprête à relever des défis géostratégiques et industriels inédits. Alors que la demande mondiale connaît une croissance exceptionnelle, les entreprises de la filière doivent conjuguer montée en cadence, maintien de la qualité et respect des objectifs de décarbonation, dans un contexte marqué par de fortes instabilités géopolitiques, des tensions commerciales accrues et une réorganisation des priorités spatiales internationales.

Dans ce contexte, le rôle du GIFAS qui fédère l’ensemble de la filière est plus que jamais nécessaire et ne cesse de grandir : 485 adhérents (contre 427 en janvier 2024) sont désormais actifs, dont 76 startups, un nombre qui devrait dépasser les 100 en 2025 grâce à l’initiative StartAir. Cette augmentation du nombre d’adhérents est un des signes tangibles d’une bonne dynamique de la filière, doublée d’une conscience forte de l’importance de la solidarité qui est vitale.

En 2024, après la crise Covid et les successions de crises conjoncturelles, la filière a quasiment retrouvé son niveau d’activité d’avant crise. L’un des enjeux majeurs pour la filière reste celui du recrutement. En 2024, elle devrait atteindre son objectif de 25 000 embauches, dont 6 000 jeunes en alternance (près d’un quart) et embaucher 30 % de femmes ; un record qui devra encore être amélioré sur la base d’objectifs ambitieux, qui seront visibles au prochain Salon du Bourget.

Les fournisseurs de la filière ont également fait preuve de résilience, même si les questions du financement du besoin en fonds de roulement (BFR) et du remboursement du PGE demeurent des points de vigilance pour certains. Une étude commandée par le GIFAS à la Banque de France visant à évaluer la santé financière des fournisseurs de la filière, a confirmé une croissance du chiffre d’affaires de +7,3% pour ses équipementiers et +18,7% pour ses PME. Au total, plus de 90 % de la supply chain se porte bien.

Pour répondre aux enjeux de montée en cadence et de compétitivité, le GIFAS a lancé plusieurs initiatives :

- La mise en place d’un outil d’excellence opérationnelle, dénommé « Aero Excellence™ », un référentiel universel qui vise à accélérer la maturité industrielle des fournisseurs de la filière aéronautique civile, spatiale et défense. Démarré fin janvier 2024, il embarque déjà plus de 60 entreprises implantées dans plus de 80 sites couvrant toutes les régions françaises. Sa traduction européenne « Aero Excellence™ International » vient d’être lancé et intègre déjà le Royaume Uni et l’Allemagne.

- Le renforcement du dialogue interne filière à travers le dialogue, porté par un collège de 10 médiateurs, la solidarité entre les directions opérationnelles et leurs fournisseurs, et la création du Fonds Tikehau Ace Aéro Partenaires 2 par Tikehau Capital, qui soutiendra de nouvelles opérations de soutien en capital et de consolidations.

- La recherche de solutions complémentaires afin de soutenir les besoins spécifiques de financements de la filière dans ses activités de défense, où des blocages persistent malgré le contexte international qui l’exige.

La filière française ambitionne résolument de préserver son premier rang mondial (une des rares à l’être) compte tenu de tous les impacts, sociaux, économiques et territoriaux que cela représente pour le pays et pour le monde en termes de décarbonation de l’aviation. Elle œuvre ainsi sur différentes priorités stratégiques à moyen terme :

1. La décarbonation et le transport aérien durable. L’Europe, grâce à la France, est aujourd’hui la zone la plus avancée technologiquement sur cette question. Avec Airbus et Safran, elle peut contribuer à décarboner près de la moitié de l’aviation mondiale. La feuille de route repose sur le renouvellement des flottes, l’émergence de nouvelles énergies et de carburants durables, l’optimisation des opérations et l’innovation technologique soutenue par le CORAC. Des réussites marquantes comme le démonstrateur ECOPULSE et l’avion 100% électrique Integral-e d’Aura Aero marquent des progrès significatifs.

2. L’adaptation de la filière : cela comprend la digitalisation et la protection cyber de la supply chain, le recrutement et la formation dans un environnement de plus en plus concurrentiel, ainsi que l’investissement de capacité.

3. La simplification des normes, tant au niveau européen que national, de manière à rester compétitifs face à une concurrence exacerbée qui n’a ni les mêmes contraintes, ni les mêmes règles.

Bien que la filière aéronautique et spatiale soit le premier contributeur à l’excédent commercial de la France, elle reste également la première activité la plus fiscalement prélevée en valeur absolue, et la deuxième en part de sa valeur ajoutée (29,5%) à hauteur de 11 Md€ en 2023. Pour 1 Md€ de soutien à l’innovation de l’Etat via le CIR et le CORAC, elle génère 70 Md€ de CA et 30 Md€ d’excédent commercial. Dans ce contexte, le GIFAS formule 6 recommandations à l’intention du nouveau gouvernement et du Parlement dans le cadre du nouveau Projet de loi de finances.

1. Maintenir le financement du CORAC à hauteur de 300 M€ par an jusqu’en 2027, pour soutenir les projets les plus « décarbonants », innovants et collaboratifs, en vue de développer la prochaine génération d’avions.

2. Soutenir l’émergence de carburants d’aviation durables (SAF), qui joueront un rôle clé dans la transition écologique de l’aviation et contribueront à 50% de cette transition, et limiter la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et la flécher sur ces carburants.

3. Préserver le Crédit d’Impôt Recherche, qui représente 700 M€ pour la filière aéronautique, essentiel à l’innovation et la compétitivité.

4. Stabiliser la fiscalité et les charges pesant sur les entreprises, des grands groupes aux PME, pour favoriser leur développement.

5. Maintenir le financement de la Loi de programmation militaire (LPM), avec une enveloppe de 3,3 Md€ en 2025, pour soutenir notre effort de défense et positionner nos entreprises sur les marchés internationaux.

6. Desserrer l’étau réglementaireafin de libérer le potentiel d'innovation et de compétitivité de la filière.

Ce soutien créé les conditions pour que la filière puisse être dans les meilleurs conditions afin de relever des défis absolument majeurs, aux premiers rangs desquels la montée en cadence et la décarbonation, au cœur même de la pérennité à long-terme de la filière française.

La 55e édition du Paris Air Show se tiendra du 15 au 26 juin 2025. Cet évènement phare s’annonce d’ores et déjà exceptionnel, avec 92 % des espaces réservés à six mois de l’ouverture. Plus de 2 500 exposants de 50 pays présenteront leurs dernières innovations, consolidant ainsi la position de la France au cœur des avancées aéronautiques et spatiales mondiales. Il sera marqué par la création d’un Paris Space Hub, aux côtés du Paris Air Lab dédié à l’innovation et la décarbonation.

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Vidéo complète de la conférence de presse du 9 janvier 2025