Starlink, constellations de satellites : un nouvel enjeu militaire

Le Monde du 15 décembre
Le Monde consacre une série d’articles au service d’accès à Internet par satellite, Starlink, d’Elon Musk. En Ukraine, le système est apparu comme un outil efficace, conduisant l’Europe à accélérer son propre projet de constellation. « Starlink fournit l’équivalent de la 4G ou de la fibre à la maison en tout lieu et à toute heure, quelles que soient la situation et les destructions sur le terrain », relève le colonel Guillaume Bourdeloux, à la tête de la brigade des opérations spatiales de l’armée de l’Air et de l’Espace française. Opérant en orbite basse, à moins de 2 000 kilomètres de la Terre, le système offre une vitesse de transmission très supérieure et une latence très inférieure à celles des gros satellites géostationnaires fixes à 36 000 kilomètres d’altitude. Le 5 décembre, Elon Musk a dévoilé « Starshield », une version de Starlink consacrée aux milieux militaires et sécuritaires. En parallèle, le Pentagone a lancé, en février 2022, son propre projet de constellation, avec Lockheed Martin, Northrop Grumman et York Space. Le projet européen de constellation, baptisé IRIS², à vocation à la fois civile et militaire, connaît aussi une forte accélération et pourrait entrer en service à partir de 2024, pour être totalement opérationnel en 2027. Le projet Keraunos, confié à des startups françaises fin 2021, vise quant à lui à expérimenter un système de communication optique à haut débit par laser avec une station au sol compacte et transportable. La France a aussi recours à de « l’achat de service » auprès de sociétés possédant des constellations, afin de s’assurer d’une meilleure couverture de certaines zones. Safran Data Systems fournit, par exemple, des données de surveillance de l’espace, et ArianeGroup des données de surveillance de l’espace en orbite géostationnaire.