« Orion », l'exercice de l'armée française pour se préparer à un conflit majeur

Ensemble de la presse du 27 février
L'exercice « Orion », imaginé en 2021 et qui se déroule actuellement dans le sud-ouest de la France, doit préparer toutes les composantes de l'armée à ce scénario crédible d'affrontement contre une force égale. « L'enjeu, c'est la réappropriation du niveau opératif, qui est le niveau où se conduit la guerre », c'est-à-dire la combinaison des combats tactiques sur plusieurs champs de bataille, sur terre, sur mer et dans les airs, mais aussi désormais au niveau cyber, spatial ou informationnel. « Il faut maîtriser cette complexité », souligne le général Métayer, qui commande la « division emploi des forces ». «Orion» s'inspire d'un scénario d'exercice de l'OTAN, qui simule une crise internationale entre 2 pays fictifs, Mercure et Arnland, le premier cherchant à établir son influence sur le second, en recourant à des milices puis à des forces conventionnelles. La France décide de venir en aide à Arnland, avant de devoir entrer en guerre contre Mercure. L’exercice est d'une ampleur inédite, l'armée n'avait pas mené d'exercice de ce niveau depuis plus de 20 ans. Ce week-end, après une longue phase de planification, jusqu'à 600 parachutistes ont été largués dans le ciel de Castres, suivi par une séquence amphibie. Au total, 7 000 soldats sont mobilisés avec pour objectif d'installer une tête de pont dans un territoire contrôlé par l'ennemi. En avril, après la simulation d'une crise à dimension interministérielle, l'exercice militaire se poursuivra en Champagne, pour entraîner l'artillerie, la cavalerie et l'infanterie, appuyés par l'armée de l'Air et de l’Espace, à un combat du niveau divisionnaire. 12 000 soldats seront mobilisés. « Orion », qui s'achèvera en mai, aura mis en œuvre 2 300 véhicules dont 400 de combat, 40 hélicoptères, 100 drones de l'armée de Terre, 30 bâtiments de la marine nationale, dont le porte-avions Charles de Gaulle et 2 porte-hélicoptères amphibies, 80 aéronefs, 2 drones MALE, 6 systèmes de défense sol air, 20 capteurs spatiaux.