Nexter veut multiplier par 3 sa production de munitions d'ici à 2025

Les Echos du 23 mars
Les industriels de l'armement font tout pour accélérer la cadence mais certains goulets d'étranglement pèsent sur toute l'industrie munitionnaire mondiale. Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, fait actuellement le tour de 15 usines de munitions répertoriées dans l'Union européenne pour avoir une « vision complète des capacités européennes ». Lundi 20 mars, il était sur le site de production de munitions de Nexter à La Chapelle-Saint-Ursin, alors que l'Union européenne finalise un plan à 2 Md€ pour financer dans l'urgence la production de munitions afin d'aider l'Ukraine. À ce stade, le manque de poudre pour les charges modulaires constitue le principal goulet d'étranglement à une hausse de production. « Je ne veux pas passer des commandes en pensant que l'industrie suivra » déclare Thierry Breton, qui dit souhaiter un dialogue continu et constructif avec les industriels. Le directeur général de Nexter, Nicolas Chamussy, souligne qu'il a déjà entamé maintes démarches depuis le printemps pour passer en « économie de guerre ». Notamment pour porter la production de canons Caesar à 6 par mois, contre 2 par mois avant la guerre. Nexter a engagé 120 M€ de trésorerie pour reconstituer ses stocks de poudre et matières premières, et a commandé de nouvelles machines. La société a également mis en œuvre de nouvelles formations en soudure et en pyrotechnie, et mise sur la création de réserves à destination des industries de la Défense. Le groupe estime pouvoir augmenter sa capacité de production de 50% d'ici mars prochain, et ensuite la doubler en 2025.