Les sous-traitants français de Boeing se préparent à résister à la crise du B737 Max

Le Figaro du 16 février
Alors que le système de production de Boeing est l'objet d'un audit approfondi, les experts de la FAA ont interdit toute hausse de production du B737 Max, en la gelant à 38 exemplaires par mois, jusqu'à nouvel ordre. En janvier, les livraisons de Boeing ont ainsi chuté de 29 %, à 27 avions, dont 25 B737 Max. « Ce qui arrive à Boeing constitue une grande leçon d'humilité pour la filière aéronautique mondiale. Il ne faut jamais perdre de vue que le système de management de la qualité et la sécurité des vols sont la priorité numéro un », estime Olivier Andriès, directeur général de Safran. Le motoriste français est, au sein de CFM International, coentreprise à 50-50 avec General Electric, l'unique fournisseur des moteurs Leap équipant le B737 Max. Boeing n'a cependant pas encore révisé ses plans avec ses fournisseurs pour 2024. Le constructeur prévoyait d'assembler 42 B737 Max par mois en février 2024, puis 50 appareils par mois fin 2024, avant d'atteindre une cadence mensuelle de 57,7 B737 Max d'ici 2026. Cette trajectoire est maintenant remise en cause. Boeing espère revenir à une production « proche de 38 B737 Max par mois au second semestre 2024 ». En plus de Safran, les 11 autres sous-traitants français du B737 Max se préparent également : de Crouzet (capteurs de proximité) à Latécoère (caméras), en passant par Daher (panneaux en composite), Figeac Aero (pièces élémentaires et sous-ensembles) et Lisi Aerospace notamment. Au total, une centaine de fournisseurs français de toutes tailles travaillent pour les programmes de Boeing. Ce dernier achète pour 4,3 Md$ de composants, équipements et systèmes par an à la filière aéronautique française. La fin de la crise du B787 Dreamliner, dont la production recommence à augmenter est d’autant plus une bonne nouvelle pour les 30 partenaires français du programme, parmi lesquels Safran, Thales ou encore Latécoère.