Les négociations de la phase 2 du SCAF devront être « quasiment terminées fin 2024 »

La Tribune du 10 novembre
Dans un long entretien accordé à La Tribune, Jean-Brice Dumont, vice-président d’Airbus Military Air Systems, la division avions militaires d'Airbus Defence and Space, détaille tous les enjeux à court et long terme des programmes dans le portefeuille militaire du constructeur européen : SCAF, Eurofighter, les drones Eurodrone et SIRTAP (Espagne), MRTT, A400M, le futur avion de patrouille maritime et le futur avion de transport médium. « On est dans le concret », déclare-t-il, concernant l’avancée du SCAF. « Nous préparons des essais en soufflerie, poursuivons nos essais de vols collaboratifs entre avions pilotés et avions non pilotés, le Man Unmanned Teaming (MUM-T) ». L’objectif est la mise en service du SCAF à l'horizon 2040. Mais des drones devront être développés avant pour être connectés avec l'Eurofighter ou le Rafale. Le SCAF devra notamment être interopérable aussi avec les avions que développent les Etats-Unis, explique-t-il. « On appelle cela l'interopérabilité de la bulle de combat aérienne. Il faut s'y préparer. Il va donc falloir qu'on commence à faire du collaboratif entre les différentes plateformes bien avant 2040 », prévient Jean-Brice Dumont, qui ajoute : « Si l'équipe d'Europe se constitue à travers le SCAF, le F-35 devra se rendre interopérable ». La participation de la Belgique avec le statut d'observateur est intéressante, selon lui, mais il reconnait que le choix sera essentiellement politique avec une éventuelle déclinaison industrielle. Le SCAF est actuellement dans la phase 1B jusqu'en 2025, puis la phase 2 jusqu'en 2028/2029. Il y aura ensuite un chevauchement entre la phase 3 et le début du développement. Les négociations pour entrer dans la phase 2 n’ont pas encore commencé, mais « devront être quasiment terminées fin 2024 », déclare-t-il. Enfin, Jean-Brice Dumont évoque la collaboration des équipes de Dassault Aviation et d’Airbus Defence and Space : « Cela permet à beaucoup d'ingénieurs des 2 maisons d'apprendre à se connaitre et de travailler ensemble dans la durée. Nous sommes en train de définir comment calibrer ensemble les processus de développement, les méthodes, les outils, etc. »