Le piratage des satellites est devenu un enjeu majeur de la cyberguerre

Le Figaro du 5 juillet
La résistance des systèmes spatiaux aux cyberattaques est considérée comme une priorité pour les armées occidentales, qui s’inquiètent de l’émergence de nouveaux risques. Les capacités satellites sont devenus une composante critique qu’il faut protéger ou cibler. Si les États-Unis, la Russie ou la Chine ont fait des démonstrations de tirs antisatellites, la guerre électronique (le brouillage des ondes) ou la cyberguerre (l’infiltration des réseaux) offrent de meilleures options limitées et réversibles. Pirater un satellite ou son système peut permettre au contraire d’espionner les données, de les modifier ou d’en prendre le contrôle. Les cyberattaques contre des satellites ou le système au sol constituent des menaces prises très au sérieux par les armées. « La DGA ingénierie des projets dispose d’une équipe d’architectes mobilisée sur la cybersécurité » des systèmes spatiaux, explique le délégué général à l’armement, Emmanuel Chiva. La DGA IP est chargée de l’analyse des risques et des réflexions prospectives. De leur côté, l’Iran, la Corée du Nord, la Russie ou la Chine sont connues pour leurs capacités cyberoffensives. Parmi les documents confidentiels de la CIA qui ont fuité cette année, le Financial Times a révélé en avril que la Chine développerait des outils cyber pour « dénier, exploiter ou prendre le contrôle » de satellites. L’année dernière, les autorités américaines ont requis des opérateurs spatiaux privés qu’ils relèvent leur niveau de sécurité. Pour ce qui est des constellations civiles utilisées par l’armée française, le ministère des Armées se dit vigilant : « Nous avons une vision très claire de leur niveau de cybersécurité ». En France, c’est l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) qui est responsable de la sécurité numérique. L’ESA s’est aussi saisie de l’enjeu.