La filière aéronautique recrute massivement

Le Monde du 20 juin
A la fin 2023, la filière aéronautique et spatiale devrait compter près de 200 000 emplois, selon le GIFAS. « Une forte remontée des cadences de production a été enclenchée en 2022 », comme l’indique le rapport du GIFAS sur les métiers de l’industrie aéronautique et spatiale. Avec une deuxième vague de même ampleur attendue en 2023, « le secteur devrait retrouver son niveau d’emploi d’avant la crise en fin d’année ». Cette forte demande est tirée par trois moteurs : « Le trafic aérien mondial est revenu à ce qu’il était avant le Covid-19, la flotte aérienne doit être renouvelée notamment pour des raisons écologiques, et on a une très bonne conjoncture liée à la défense », explique Philippe Dujaric, directeur des Affaires sociales et de la formation au GIFAS. « Nos trois grands donneurs d’ordre sont civils et militaires », rappelle-t-il. Airbus a annoncé 3 500 embauches en France pour cette année, Safran plus de 5 000 et Thales 5 500. Les groupes misent notamment sur l’apprentissage : « On a des relations de longue durée avec les écoles : 40% de nos recrues sont des apprentis embauchés à l’issue de leur formation, les autres sont des personnes expérimentées, dont un quota de 10% âgées de plus de 50 ans », Stéphane Dubois, DRH de Safran. L’apprentissage progresse pour la catégorie cadre : près de la moitié (4 %) des 7 000 apprentis recrutés en 2023 sont des bac + 5. « Dans le cadre d’une convention entre les écoles d’ingénieurs du groupe ISAE avec Supaéro, Supmeca et Ensma, on a créé trois formations en apprentissage qui n’existaient pas, notamment sur la gestion de l’industrie [conception des moyens industriels]. Le nombre d’apprentis est modeste, une vingtaine pour chaque école, mais il participe à l’effectif ingénieur », explique Philippe Dujaric. Après avoir lancé l’opération « L’Aéro Recrute », en 2022, sous forme d’une plate-forme réunissant offres d’emploi et informations sur les métiers, les formations adaptées et des pages employeurs, le GIFAS doit signer, à l’occasion du Salon du Bourget, une convention-cadre sur 3 ans avec Pôle emploi pour faciliter l’accès aux métiers de l’aéronautique aux demandeurs d’emploi et renforcer le réseau en région avec des référents au sein des agences de l’opérateur public.