L’industrie de Défense au défi d’exporter sans dépendre des technologies américaines

L’Usine Nouvelle du 2 avril
Les industriels français de la Défense devraient se passer des composants électroniques américains pour concevoir leurs systèmes d’armes, selon les conclusions d’un rapport de la Cour des comptes rendu public fin janvier. Se passer de composants américains permettrait à la France d’éviter des interdictions d'exportation à cause de la réglementation ITAR (International traffic in arms regulations). Dès lors qu’un système d’armes contient un composant ou une technologie américaine tombant sous le coup de cette réglementation, les États-Unis peuvent s’opposer à sa ré-exportation vers d’autres destinations que l’affectation primaire. « On estime que les entreprises françaises de Défense les plus importantes formulent chacune, chaque année, environ de 800 à 1 000 demandes de licences au DDTC (Directorate of defense trade controls) », indiquent les auteurs du rapport. L’enjeu est capital pour la France, 3ème exportateur mondial de matériel militaire. « Pour pallier ces contraintes, la France cherche à mettre en œuvre des programmes d’équipements dits « ITAR free » dès leur conception », souligne le rapport de la Cour des comptes. Les derniers grands programmes d’armement respectent cet impératif, y compris à l’échelle européenne. Celui du futur avion de combat, le SCAF, vise cet objectif afin de pouvoir être exporté sans contrainte. Tout comme l’Eurodrone, le drone de moyenne altitude et longue endurance développé par Airbus Defence and Space.