L'impression 3D au service de l'industrie spatiale

L’Usine Nouvelle du 7 avril
Depuis une dizaine d’années, l’industrie spatiale développe des pièces optimisées grâce à l’impression 3D, une technologie adaptée à sa quête de performance et de légèreté. « Ce n’est pas la technologie seule qui apporte ces gains, mais les méthodes numériques de conception et d’optimisation qui lui sont associées », explique Florence Montredon, responsable du développement des technologies de fabrication additive chez Thales Alenia Space. Avec la fabrication additive, « il est facile de gagner 25 à 30% sur la masse d’une pièce élémentaire de satellite », estime-t-elle. Le moteur de dernière génération Prometheus comporte déjà 70% de pièces imprimées en 3D, pour un coût de fabrication divisé par plus de cinq : « Nous pourrons imprimer la totalité des pièces quand les machines auront la taille suffisante, dans deux à trois ans », anticipe Hervé Gilibert, directeur technique d’Ariane­Group. Pour Christophe Figus, responsable avant-projets et robotique d’Airbus Defence and Space, « le vrai bénéfice de l’impression 3D réside dans la fonctionnalisation des pièces ». L’entreprise « invente de nouvelles solutions, tant par la géométrie que la combinaison des matériaux, qui regroupent plusieurs fonctions dans une même structure pour arriver à un niveau de performances supérieur », observe-t-il. Une quête de performance qui concerne aussi les sous-traitants : Lisi Aerospace a créé dès 2015 sa filiale Additive Manufacturing, avec pour premier client Thales Alenia Space. La même année, le fabricant normand de pièces Volum-e qualifiait sa première imprimante 3D aux standards d’ArianeGroup.