Le manque de soudeurs impacte les grands programmes industriels

Les Echos du 6 juillet
La dernière étude de l'Observatoire paritaire de la métallurgie et de l'Opco 2i, menée cette année par les cabinets MBJ et Helevato porte sur l'analyse des tensions de recrutement, notamment sur le métier de soudeur. L’étude révèle que « l'insuffisance très nette des capacités de formation initiale représente un risque important dans un contexte de grands programmes industriels pour certains secteurs clés de la branche tels que l'énergie, le naval ou l'aéronautique ». En manque de main-d’œuvre dans la soudure, mais aussi la maintenance et la chaudronnerie, les industriels tirent la sonnette d'alarme. Pour les soudeurs, actuellement plus de 34 000 personnes, les besoins de recrutement se chiffrent à près de 5 000 personnes à ce jour et à plus de 8 000 dans les projections de 5 à 10 ans. « Or, l'appareil de formation ne répond aujourd'hui qu'à 60% pour ce seul métier. La situation est particulièrement alarmante et va s'aggraver si rien n'est fait », s'alarme David Derré, directeur emploi et formation à l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), qui attend beaucoup des réformes attendues de l'apprentissage, du lycée professionnel et de Pôle emploi. Si le plan de réduction des tensions de recrutement, lancé en octobre dernier par le ministère du Travail, n'incluait pas les métiers de l'industrie, le dernier Conseil national de l'industrie, présidé par Elisabeth Borne, a étendu le plan à 12 métiers clés de l'industrie, dont le soudage manuel, identifiés comme particulièrement en tension dans quasiment tous les bassins d'emploi. Les besoins sont les mêmes pour les chaudronniers et les techniciens de maintenance. Ces trois professions réunies rassemblent à ce jour 180 000 salariés, sachant que plus de 25% partiront à la retraite d'ici 10 ans.