Focus sur la bioraffinerie de Neste à Rotterdam

Les Echos du 26 août
D'ici quelques mois, Neste, le 1er producteur mondial de carburant d’aviation durable (CAD), sera en mesure de sortir de Rotterdam 500 000 tonnes par an de kérosène, fabriqué à partir d'huiles de cuisson usagées et de graisses animales. Le pétrolier finlandais s'est engagé à cesser dès 2035 la production d'hydrocarbure, son cœur de métier, et à devenir neutre en carbone. Le site de 25 hectares est actuellement en plein agrandissement et un 2nd est en création, à quelques kilomètres de là, pour un investissement à 2 Md$. Le groupe compte aussi des raffineries en Finlande et à Singapour. Au total, la bioraffinerie de Rotterdam pourra produire 1,2 million de tonnes de CAD d'ici à la fin de l'année 2026. Voler avec ce carburant permet de réduire jusqu'à 80% les émissions de CO2 sur l'ensemble du cycle d'utilisation par rapport au kérosène d'aviation conventionnel, selon l'Association du transport aérien international (IATA). L'Union européenne va par ailleurs imposer des obligations graduelles d'incorporation de CAD (2 % en 2025, 6 % en 2030, au moins 70 % en 2050). La France a déjà mis en place, depuis 2 ans, une obligation de 1% pour tous les vols au départ de son territoire. En moyenne, la tonne de CAD se négocie autour de 3 500 €, même si elle peut tomber à 2 000 € sur des marchés subventionnés comme aux Etats-Unis, contre 1 000 € la tonne le kérosène traditionnel. Alors que les secteurs routier et maritime s’intéressent eux aussi à ces carburants composés de graisses animales et d’huiles de cuisson, Neste travaille à l'intégration d'autres biomasses, comme les résidus de bois, la paille, les algues, les déchets résidentiels, etc. Ses équipes explorent aussi les carburants de synthèse, obtenus à partir de CO2 et d'hydrogène.