Entretien avec Sabine Klauke, directrice de l’innovation d’Airbus

L’Usine Nouvelle du 29 juin
Sabine Klauke, directrice de l’innovation d’Airbus, détaille les principaux enjeux technologiques en cours pour l’avionneur en matière d’aviation civile décarbonée. Concernant l’avion à hydrogène, un choix devra être fait entre un appareil équipé d’une pile à combustible ou d'une turbine conventionnelle. « Nous allons faire mûrir les deux solutions avant de prendre une décision, vers 2027-2028. Aujourd’hui, les travaux sur ces deux options avancent bien », indique Sabine Klauke. Dans le domaine de l’architecture des appareils, des avancées sont attendues : « Demain, les ailes seront plus longues et plus fines qu’aujourd’hui. Nous travaillons également sur des concepts d’ailes actives, plus aérodynamiques. Cela nécessitera une plus grande digitalisation des systèmes de l’avion, dans la mesure où des capteurs transmettront les données en direct à une chaîne automatisée pour prendre des décisions rapides et modifier la géométrie de l’aile. Il faudra pour cela une puissance de calcul très importante. Le nombre de moteurs pour un avion à hydrogène est encore en discussion, tout comme la possibilité d’utiliser des moteurs non carénés, autant de facteurs qui auront des impacts sur l’architecture globale ». La configuration de l’aile volante, quant à elle, est « intéressante car elle peut offrir de la place pour des réservoirs à hydrogène, mais pour un appareil d’une certaine taille. Nous pourrions prendre cette direction dans le futur, mais ce n’est probablement pas le premier pas que nous ferons, nous devons déjà maîtriser le changement de système de propulsion », détaille Sabine Klauke.