Comment les avions-cargos et le fret aérien prospèrent à l'ombre de la Covid-19

Les Echos du 2 février
Depuis le début de la crise sanitaire, les avions-cargos battent des records de remplissage et de rentabilité. En 2021, le fret aérien a même connu la 2ème plus forte croissance de son histoire, selon les statistiques de l'association du transport aérien international (IATA), avec une augmentation des volumes transportés de 18,7% sur un an. A l'exception de l'Amérique latine, toutes les grandes régions du monde en profitent, même si les compagnies nord-américaines en sont les principales bénéficiaires avec 20,5% de croissance sur un an, contre 8,8% pour les Asiatiques et 6% pour les Européennes. En Europe, le cargo est le seul segment de marché dont le trafic est toujours au-dessus du niveau d'avant-crise, depuis juin 2020. Et pour bon nombre de compagnies, le cargo était encore la principale, sinon l'unique, source de profit en 2021. Reste à savoir si cet engouement survivra à la pandémie et à la fin des pénuries. Les compagnies aériennes y croient : pour la 1ère fois depuis longtemps, les commandes d'avions-cargos chez Boeing ont dépassé celles des gros-porteurs passagers en 2021. Un engouement qui a convaincu Boeing et Airbus de lancer, chacun, un nouveau modèle d'avion-cargo. Pour l'heure, ce pari semble payant. En trois mois, Airbus a réussi à engranger une trentaine de commandes, engagements d'achat et options pour son A350F, dont celle d'Air France et celle du groupe de transport maritime français CMA-CGM, qui vient de créer sa filiale de fret aérien.