Airbus Helicopters et le défi des hélicoptères lourds

Les Echos du 15 mai
Airbus Helicopters, dont l'activité se répartit à peu près à égalité entre les hélicoptères civils et militaires, a signé une très bonne année 2022 avec un chiffre d'affaires de 7 Md€ et un bénéfice en hausse de 19%, à 639 M€. Malgré des échos, selon lesquels les Emirats arabes unis souhaiteraient annuler la commande de près de 1 Md€ passée fin 2021 pour l'achat de 12 hélicoptères militaires H225M Caracal, le groupe garde l'espoir d'honorer la commande. Aucune livraison n'a encore eu lieu et le constructeur espère trouver une solution. Baptisé « Caracal » dans l'armée française, le H225M est un hélicoptère lourd, qui s'est déjà vendu à une dizaine de pays en dehors des EAU et de la France et pour lequel Airbus Helicopters espère une nouvelle commande de la part de la police allemande. L'autre modèle d'hélicoptère lourd, le NH90, développé au sein d'un consortium européen avec Leonardo et Fokker, rencontre, lui aussi, des difficultés. La Norvège avait annoncé en juin 2022 vouloir rendre ses NH90 au consortium NH Industries et se les faire rembourser à hauteur de 500 M€. Airbus Helicopters a néanmoins fait valoir au gouvernement norvégien que NH Industries pouvait remettre à niveau les hélicoptères du pays et assurer une bonne disponibilité de vol. « Le NH90 a été décliné en une vingtaine de versions et a passé le cap des 500 livraisons. Certains pays se plaignent de sa faible disponibilité, d'autres sont au contraire très satisfaits, note Matthieu Louvot, vice-président d'Airbus Helicopters. « Le programme des NH90, même s'il essuie des difficultés, est encore en début de vie », insiste-t-il. Airbus développe ainsi un lot d'une dizaine d'appareils spécialement équipés pour les forces spéciales, tandis que la prochaine LPM prévoit une vingtaine de livraisons de l'appareil, qui équipe aussi la marine allemande.